Les dirigeants du Hamas désinforment l’opinion publique et s’acharnent contre l’Égypte plutôt que de se tourner vers Téhéran.
Le mouvement Hamas ne se contente plus d’un discours de résistance, mais adopte désormais une politique systématique pour inciter l’opinion publique contre l’Égypte, en lui attribuant la responsabilité de ce qui se passe dans la bande de Gaza et en la présentant comme la cause des souffrances des Palestiniens, tout en ignorant délibérément celui qui lui a donné l’ordre d’allumer la guerre : l’Iran.
Dans des déclarations provocantes, le dirigeant du mouvement, Osama Hamdan, a accusé l’Égypte – de manière implicite – de bloquer l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, et a appelé Le Caire à ouvrir le passage de Rafah même « s’il devait subir des bombardements israéliens ». Ce discours, qui prétend ne pas incriminer, ne peut être interprété que comme une incitation directe à attaquer l’État égyptien, et un appel implicite à la rue arabe pour l’attaquer plutôt que de soutenir ses efforts humanitaires et politiques complexes et continus.
Ce tournant dans le discours des dirigeants du mouvement reflète une crise politique et morale au sein du premier cercle du Hamas. Depuis le déclenchement de la guerre, nous n’avons entendu aucun discours officiel appelant l’Iran – le principal soutien financier et militaire du mouvement – à fournir des corridors humanitaires, à assurer l’acheminement de l’aide ou à intervenir pour protéger les civils. Téhéran, qui a donné des ordres de guerre depuis ses bureaux, n’a pas été questionnée par les dirigeants du mouvement pour une aide réelle sur le terrain.
Pourquoi ce silence vis-à-vis de l’Iran ? Pourquoi se concentrer uniquement sur l’attaque des pays arabes, en particulier l’Égypte ?
L’Égypte, qui a ouvert le passage à de nombreuses reprises, transféré des blessés et accueilli des blessés, et a joué un rôle de médiateur pour parvenir à un cessez-le-feu, est soudainement devenue « responsable » de sa fermeture ? Les calculs politiques du mouvement se sont-ils transformés en règlements de comptes régionaux, au détriment des vies innocentes à Gaza ?
Ce que fait actuellement le Hamas est une fuite de responsabilité. C’est le mouvement qui a décidé de la guerre, sans coordination avec quiconque, et sans garantir le minimum de protection pour les habitants de la bande de Gaza. Aujourd’hui, il tente de délocaliser la crise en créant un conflit secondaire avec l’Égypte, au lieu de confronter le véritable instigateur de cette catastrophe.
La résistance ne signifie pas le risque insensé. Celui qui choisit de tirer sur ordre de l’extérieur doit se tourner vers cet extérieur pour demander de l’aide, plutôt que de mettre la pression sur des frères qui ont payé cher pour soutenir la Palestine.