Les droits de douane de Trump mettent la pression sur les alliés : Une course diplomatique pour conclure des accords avant la date limite.

Les droits de douane de Trump mettent la pression sur les alliés : Une course diplomatique pour conclure des accords avant la date limite.

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Les négociations commerciales s’intensifient entre les États-Unis et plusieurs de leurs partenaires clés, à peine quelques heures avant l’entrée en vigueur des nouvelles taxes douanières annoncées par le président Donald Trump. Cela met les capitales concernées sous une pression serrée pour parvenir à des accords, sous peine de faire face à des conséquences économiques considérables.

Selon le magazine Politico, Trump a établi les taux de taxe qui seront appliqués à la plupart de ses partenaires commerciaux, alors que l’attente internationale demeure à son comble. Un responsable de la Maison Blanche a révélé que le président signera, ce jeudi, des ordres exécutifs imposant des droits de douane plus élevés sur les pays qui n’ont pas réussi à conclure des accords de négociation avant le vendredi, y compris le Canada, le Mexique et Taïwan.

Des sources bien informées ont confirmé que l’administration Trump exerce des pressions maximales, en particulier sur Taïwan, cherchant à obtenir un maximum de concessions, Washington étant déterminé à obtenir de larges privilèges d’accès aux marchés.

Alors que la Maison Blanche exclut toute prolongation de la période de grâce, Trump a insisté dans un message publié sur la plateforme Truth Social sur le fait que le 1er août est « une date limite non prorogeable », la qualifiant de « grande journée pour l’Amérique ».

Le président américain a pris une série de décisions rapides, imposant des tarifs douaniers de 50 % sur le Brésil, ainsi que d’autres sur les importations de cuivre semi-traité, tout en mettant fin aux exonérations pour les envois de faible valeur.

Il a également annoncé un accord préliminaire avec la Corée du Sud, impliquant des droits de douane de 15 % en échange d’engagements d’investissement de plus de 350 milliards de dollars, ainsi qu’un accord similaire avec le Pakistan pour développer ses ressources pétrolières, sans mentionner d’exonérations douanières.

Depuis avril dernier, l’administration Trump utilise la question des tarifs douaniers comme moyen de négociation, imposant des taxes allant de 15 % à 20 % à des partenaires tels que le Japon, l’Union européenne et le Royaume-Uni, tirant parti du principe de réciprocité dans un contexte de large déficit commercial.

Bien que les négociations se poursuivent avec la Chine, une autre échéance distincte, fixée au 12 août, n’a pas encore été tranchée, et pourrait entraîner une augmentation des tarifs à près de 80 %.

Des responsables d’au moins six pays ont exprimé leur pessimisme quant à la possibilité d’arriver à des accords, malgré les concessions faites. Ils ont averti que les droits de douane élevés représentent « une sanction économique » qui aura un impact sévère sur leurs exportations vers le marché américain.

Mark Linscott, ancien négociateur commercial américain, a souligné que les pays de plus petite taille seront contraints d’accepter les conditions imposées, en raison de leur capacité de négociation limitée. Par ailleurs, le secrétaire au Trésor, Scott Psenak, a indiqué que l’impact des tarifs serait « temporaire », tant que les discussions se poursuivent.

Plus tôt cette année, Trump avait imposé des droits de douane temporaires à environ 60 partenaires commerciaux, avant de les suspendre pour 90 jours, puis de prolonger à nouveau cette période jusqu’au 1er août, tout en envoyant des notifications d’avertissement à plusieurs pays.

Alors que 22 pays ont reçu des notifications détaillant les taxes qui entreront en vigueur à partir d’aujourd’hui, 32 autres pays n’ont pas reçu de communication officielle. Dans un contexte similaire, Trump a menacé d’imposer des droits de 25 % sur les biens en provenance d’Inde, tout en faisant allusion à la possibilité de négociations avec New Delhi dans les dernières heures.

La liste des pays menacés par des tarifs élevés comprend le Canada, le Mexique, Taïwan, le Lesotho, Madagascar et la Suisse. L’administration Trump soutient que ces pays bénéficient d’un déficit commercial en leur faveur sans ouvrir suffisamment leurs marchés aux produits américains.

Au Canada, des délégations de haut niveau ont été envoyées à Washington pour reprendre les négociations. Le Premier ministre Mark Carney a montré un optimisme prudent en signalant que les discussions sont constructives mais complexes. La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a également exprimé l’espoir de parvenir à un accord, bien que la chambre de commerce américaine au Mexique ait douté de la possibilité d’atteindre un consensus avant la fin de la période de grâce.

Les deux pays bénéficient d’exonérations dans le cadre de l’Accord de libre-échange nord-américain (AEUMC), mais l’administration Trump considère que cela ne les exempte pas de fournir des concessions supplémentaires.

À Taïwan, le président Lai Ching-te fait face à des défis politiques, craignant que son gouvernement ne plie sous les conditions de Trump sans perdre le soutien de l’opinion publique, alors que les menaces de la Chine se multiplient.

Selon des analystes, les droits de douane élevés menacent des économies plus petites comme celles du Lesotho et de Madagascar, qui exportent des textiles vers les États-Unis en vertu de la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique. Ils impactent également des pays développés comme la Suisse, bien que ce dernier n’impose pas de droits de douane sur les produits industriels américains.

Le Financial Times a rapporté que des diplomates de grands pays se sont rassemblés à Washington cette semaine, dans le but de résoudre les divergences. Le ministre américain du Commerce, Howard Lutnick, et le représentant au Commerce, Jameson Greer, ont joué un rôle central dans les discussions, mais le dernier mot revient toujours au président.

D’après des sources bien informées, Trump a rejeté de nombreuses propositions qui lui ont été soumises, préférant exercer des pressions pour obtenir de meilleures conditions, intervenant même personnellement dans les négociations avec l’Inde, ce qui reflète son approche axée sur l’escalade.

Ces mouvements interviennent après six mois d’instabilité dans la politique commerciale américaine, Trump s’étant engagé à conclure 90 accords pendant la suspension des droits de douane. Cependant, les négociations ont connu des revers en raison de positions divergentes et de décisions changeantes.

Alors que certains pays bénéficient d’exonérations en vertu d’accords précédents, Trump continue de brandir la menace de droits de douane élevés sur d’autres partenaires, dans un effort déclaré de réduire le déficit commercial et d’accroître l’influence américaine dans les équations économiques mondiales.

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