Le gouvernement lance une nouvelle génération de programmes de développement territorial intégré avec un budget dépassant 20 milliards de dirhams.
Suivi
La note de présentation du projet de loi de finances pour l’année 2026 a révélé le lancement par le gouvernement d’une nouvelle génération de programmes de développement territorial intégré, dans le cadre de la mise en œuvre des hautes directives royales visant à réaliser la justice territoriale et sociale et à garantir un accès équitable pour tous les citoyens aux fruits du développement et aux services de base.
Le gouvernement a prévu un budget initial avoisinant 20 milliards de dirhams pour soutenir ce programme durant l’année 2026, en priorisant les zones rurales vulnérables et les zones périurbaines.
Ce projet, selon la note, est une réponse aux défis de développement actuels, notamment la réduction des disparités territoriales et le renforcement de l’impact des investissements publics sur la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie des populations. Le gouvernement s’est basé pour son lancement sur les instructions royales, notamment celles mentionnées dans le discours du Trône du 29 juillet 2025 et le discours royal d’ouverture de la session législative du 10 octobre 2025, où le Roi Mohammed VI a souligné qu’« il n’y a aujourd’hui ni demain de place pour un Maroc qui avance à deux vitesses ».
Le document affirme que les programmes de développement territorial intégré constituent une traduction concrète de l’option de la régionalisation avancée, visant à accélérer les transformations de développement et à offrir une réponse précise et participative aux nouveaux défis. Malgré une hausse des investissements publics, passant de 182 milliards de dirhams en 2020 à 340 milliards en 2025, il demeure essentiel de garantir un impact tangible de ces investissements sur l’emploi et le niveau de vie, en particulier dans les zones à besoin structurel.
Le programme repose sur quatre axes principaux, incluant le soutien à l’emploi à travers le renforcement des activités économiques et la création de nouvelles opportunités, l’amélioration des services sociaux de base dans les domaines de l’éducation et de la santé, la gestion durable des ressources en eau, et l’aménagement territorial et la réduction des disparités territoriales, avec une attention particulière aux zones montagneuses, aux oasis et aux centres émergents.
Le programme se distingue par une approche intégrée et participative, fondée sur un diagnostic de terrain précis et une planification ascendante flexible permettant d’impliquer les citoyens et les acteurs locaux dans la conception et le suivi des projets, en passant d’une logique de réalisation à une logique de développement intégré, et en adoptant une gouvernance basée sur la transparence et la responsabilité, à travers une évaluation annuelle des résultats impliquant des institutions comme le Conseil supérieur des comptes et le Médiateur du Royaume.
Le programme prioritaire de l’année 2026, auquel sont alloués 20 milliards de dirhams, vise à accélérer la mise en œuvre de projets ayant un impact social et territorial immédiat, comprenant la réhabilitation des écoles rurales, le renforcement des transports et des cantines scolaires, la diffusion d’unités médicales mobiles, et la modernisation des centres de santé ruraux, ainsi que l’élargissement des réseaux d’eau et d’électricité et le désenclavement des zones éloignées, et la création d’emplois à travers des chantiers locaux et le soutien aux coopératives féminines et agricoles.
Pour assurer le succès de cette initiative, le gouvernement a entamé des procédures d’exécution comprenant l’émission d’une circulaire aux walis et aux gouverneurs, l’élaboration d’un manuel méthodologique, la création de comités de pilotage régionaux et provinciaux, ainsi qu’une analyse territoriale approfondie en préparation pour établir une carte des besoins et définir les projets selon chaque région et province.
Le gouvernement prévoit également de renforcer la gouvernance budgétaire à travers l’amendement de la loi organique des finances, pour garantir une meilleure coordination entre les programmes sectoriels, et d’étendre la portée de la loi pour inclure les établissements publics, ainsi que la mise en place d’un système d’information pour mesurer l’impact des dépenses publiques, en vue de renforcer la transparence et d’accélérer le chantier de la régionalisation avancée.