Avec la préparation de l’Union européenne à mettre en place le nouveau système d’entrée et de sortie (EES) en octobre 2025, l’Association marocaine du transport routier international (AMTRI) a lancé un avertissement concernant les effets potentiels de ce système sur le transit routier entre le Maroc et l’Europe.
Ce système, qui remplacera le tampon de passeport manuel par un enregistrement électronique des passages, vise à renforcer la sécurité et à faciliter la surveillance des frontières au sein de l’espace Schengen. Toutefois, les professionnels du secteur du transport estiment que l’application stricte de ce système pourrait avoir un effet inverse.
Selon l’association, l’application rigoureuse de l’EES pourrait « pénaliser » les chauffeurs de poids lourds marocains, dont la majorité dépendent de visas de courte durée (touristiques). Le temps passé en Europe pourrait alors être compté comme un séjour prolongé, ce qui les exposerait à un refus de visa, à des sanctions administratives, voire à une interdiction d’entrée.
Cette situation pourrait entraver le flux commercial logistique entre le Maroc et ses partenaires européens, augmenter les coûts d’exploitation pour les entreprises de transport et ralentir l’écoulement des marchandises.
Dans ce contexte, l’AMTRI appelle les autorités marocaines à engager d’urgence un dialogue bilatéral avec l’Union européenne pour mettre en place un visa professionnel à entrées multiples, adapté aux spécificités du transport routier international, et établir un mécanisme de coopération consulaire pour unifier les procédures.
L’association considère que la défense du secteur du transport routier marocain est une question stratégique, visant à protéger les chauffeurs et à maintenir la compétitivité du Maroc dans le commerce européen et méditerranéen.