1-Dans le monde mensonger des twabrias, c’est subitement l’ébullition. L’origine du bain-marie émotionnel ? Une vidéo censée montrer, selon l’infatigable youtubeur Hamid El Mahdaoui, des délibérations secrètes du Comité de déontologie, menées à huis clos par la commission provisoire de la presse et de l’édition. Un vrai scoop… enfin, « scoop », c’est lui qui le dit.
2-Si El Mahdaoui détenait encore un gramme de crédibilité (même homéopathique) ma Ayacha-community aurait pu, éventuellement, se poser une question : « Comment cela est-ce possible ? » Mais non. Avec lui, c’est toujours la même tambouille : salir la presse, piétiner une profession qu’il jalouse. Sa frustration est d’une limpidité absolue : il se rêve journaliste d’investigation version Pulitzer… mais il n’est que le narrateur officiel du café du commerce, équipé d’un smartphone.
3-Vivant exclusivement de likes et de vues, son évangile créatif est simple : « Plus c’est gros, mieux ça passe. » Alors évidemment, quoi de plus naturel que de sortir une vidéo de son contexte et de la catapulter en ligne ? À défaut d’une enquête, il y a le copier-coller.
4-S’il croyait lui-même à la fiabilité miraculeuse de son enregistrement, le gaillard aurait déposé plainte. C’était l’occasion rêvée d’activer son super-pouvoir préféré : la victimisation XXL. Là, il avait tous les ingrédients pour son rôle fétiche, le Calimero du numérique, et pourtant, étonnamment, il a passé son tour. Suspect.
5- Non, il a mieux fait : dégainer un enregistrement d’avril 2025 pour embrouiller les plus crédules. Et là, on assiste à un chef-d’œuvre du « qui se ressemble s’assemble ». Celui qui lui a filé la vidéo ? Un membre de la commission provisoire, pas besoin d’être Sherlock Holmes pour deviner. En clair : un troufion en bisbille avec ses collègues, qui règle ses comptes à travers un youtubeur. La haute stratégie politique façon l’école des cancres.
6-Résultat : sept mois après les faits, la vidéo surgit comme un diable de sa boîte, espérant faire trembler la scène médiatique. Et évidemment, c’est la danse des partis-boutiques : PJD, MP, PPS, FDG… tous s’élancent sur la vague comme des surfeurs sans planches. Leur amour de la presse ? Laissez-moi rire. C’est l’amour du fauteuil, du strapontin, du pouf politique. Les législatives arrivent et, faute de vision ou de programme, que reste-t-il ? Le buzz. Eh oui : quand on n’a rien à offrir, on offre du bruit.
7-Des avocats, flairant un coup de com’ à bas prix, s’invitent aussi dans la danse. Censés représenter la dignité, la droiture et l’indépendance, certains se comportent comme des influenceurs du dimanche en quête de vues. Vérifier l’info ? Recouper ? Trop fatigant. La déontologie ? Une option. Résultat : ils sautent à pieds joints dans le ragot comme dans une flaque d’eau, éclaboussant leur propre robe avant même celle des autres.
8-Et France 24, dans tout ça ? Eh bien la chaîne internationale a aussi mis son grain de sel… périmé. L’émission « Face à Face » devait offrir un débat entre El Mahdaoui et la journaliste Najiba Jalal. Mais, surprise : quelques heures avant le direct, hop, le débat s’évapore. Pas de face-à-face, juste un face-à-miroir pour le youtubeur. Un solo, un monologue, un massage médiatique.
9- La lâcheté d’El Mahdaoui, qui a refusé d’affronter une professionnelle qui connaît vraiment le dossier, n’étonne plus personne. Lui, face à une journaliste, c’est comme un pétard mouillé face à un lance-flammes. Il a donc préféré la fuite, fidèle à son style. France 24, elle, a préféré inventer une excuse : « Question de temps ». Magnifique. Et juste après, elle lui déroule le tapis rouge pour divaguer en paix. Pinocchio aurait été jaloux : son nez n’aurait pas tenu dans le cadre.
10- Conclusion : la chaîne commet un énorme faux pas journalistique. Pas de contradicteur, pas de recoupement, pas d’équilibre. Juste un monologue offert sur plateau d’argent à un hâbleur professionnel, champion de la fuite en avant. El Mahdaoui reste fidèle à lui-même : du bruit, pas de courage ; de la provocation, pas de débat. Le tout servi avec cette assurance tranquille des gens très sûrs d’eux… quand il n’y a personne en face.





