Le délégué général à l’administration des prisons et à la réinsertion a présenté, ce mardi, devant la Commission de la justice, de la législation et des droits de l’homme de la Chambre des représentants, un exposé détaillé sur le projet de budget de la délégation générale pour l’année budgétaire 2026, au cours duquel il a abordé les principales actualités de l’année en cours et les plans de réforme programmés.
Le délégué général a affirmé que l’année 2025 avait connu un élan législatif important, en ligne avec la vision royale visant à établir un État de droit et de loi, soulignant la mise en œuvre de la loi 43.22 relative aux peines alternatives, qui représente un tournant dans la philosophie de la justice pénale. Il a précisé que la délégation avait la responsabilité de suivre l’application de ces peines, en soulignant qu’elles ne constituent pas une solution miracle au problème de la surpopulation carcérale, malgré leur dimension humaine et réformatrice.
Il a noté qu’à la fin du mois d’octobre, le nombre de détenus avait atteint 98 692, après avoir temporairement diminué à 90 000 à la suite d’une grâce royale exceptionnelle qui a profité à 17 258 bénéficiaires à l’occasion de la fête du Trône. Il a considéré que la poursuite de cette augmentation nécessite une politique pénale plus rationnelle et une coordination accrue entre les différents acteurs de la justice.
Le délégué a évoqué la promulgation de la nouvelle loi régissant les institutions pénitentiaires (10.23) et le statut particulier des agents penitenciaires, les considérant comme un acquis important pour la revalorisation des travailleurs de ce secteur. Il a également annoncé la création de nouvelles directions, notamment une direction pour l’application des peines alternatives, dans le cadre de la restructuration de la délégation et du renforcement de la gouvernance tout en liant responsabilité et reddition des comptes.
Concernant l’humanisation des conditions de détention, il a révélé des avancées significatives dans le programme de construction et de rénovation des prisons, incluant de nouveaux établissements à Al Hoceima, Chichaoua, Laarjat, et Ben Guérir, avec la fermeture de l’ancienne prison de Ain Bourja. Il a indiqué que la délégation travaillait à améliorer la nutrition, les équipements et les services de santé, le nombre d’unités médicales ayant atteint 60, avec l’ouverture d’une nouvelle unité de dialyse à la prison de Tamesna, tout en continuant de faire face au défi de fournir des médecins au sein des prisons.
En ce qui concerne les programmes d’intégration, le nombre de bénéficiaires de l’éducation a atteint 8 860 détenus, parmi lesquels 962 ont obtenu leur baccalauréat avec un taux de réussite de 53,44 %. Il a également annoncé le lancement du premier cursus universitaire au sein des prisons marocaines intitulé “Licence d’excellence en cinéma et sciences humaines de l’intégration”, en partenariat avec l’Université Ibn Tofail.
Dans le domaine de la formation professionnelle, 8 229 détenus ont bénéficié de formations dans divers métiers, tandis que plus de 4 000 détenus ont participé à des formations en restauration collective, en plus du lancement de nouveaux programmes en artisanat avec 832 bénéficiaires.
Le délégué a également passé en revue les réalisations des programmes de réhabilitation et culturels, parmi lesquels “L’Université en prison”, “Le Forum d’été pour les jeunes”, et “Le programme de réconciliation”, qui a concerné depuis son lancement 412 détenus, ainsi que “Le programme des prisons sans retour”, ayant réduit le taux de récidive à seulement 4 % parmi les bénéficiaires.
Il a conclu son exposé en soulignant la poursuite de la mise en œuvre du plan stratégique 2022-2026 par la délégation, avec une révision de ses orientations pour s’adapter aux nouvelles transformations, réaffirmant l’engagement de la délégation à poursuivre les réformes et à renforcer la dimension humaine et juridique dans la gestion des affaires pénitentiaires au Royaume.




