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La ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Falah Saghrouchni, a affirmé que les avancées du Maroc en matière de qualité de connexion Internet, notamment avec le lancement du réseau 5G, auront un impact direct et positif sur le secteur de la santé, y compris la possibilité de réaliser des chirurgies à distance avec une qualité élevée et sans interruption.
C’était lors de l’ouverture du forum international « EHealth » à Casablanca, où elle a souligné que le lancement du réseau 5G, le 7 novembre dernier, représente une étape importante pour renforcer l’infrastructure numérique et permettre au secteur de la santé de bénéficier des technologies modernes.
La ministre a ajouté que le Maroc progresse de manière significative dans tous les chantiers relatifs à la santé numérique, allant des modèles numériques à la protection des données en collaboration avec les partenaires du droit numérique, jusqu’au développement de l’infrastructure nécessaire à l’application de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé, qui est aujourd’hui essentielle pour améliorer la qualité des soins.
Elle a précisé que le Maroc est en mesure de devenir un acteur clé de la santé numérique à l’échelle du continent africain, à condition de développer des compétences nationales, de construire une infrastructure solide, d’établir des partenariats stratégiques entre les secteurs public et privé, et de définir une vision claire pour ce domaine.
La ministre a confirmé que le point de convergence entre la santé et l’intelligence artificielle est considérable, soulignant que la transformation numérique du secteur de la santé constitue un pilier essentiel de la modernisation des services publics. Elle a ajouté que l’intelligence artificielle révolutionne le diagnostic médical, améliore le suivi des patients et aide à la personnalisation des traitements, tout en accélérant la recherche clinique.
Elle a également mentionné que plus de 120 pays ont établi des stratégies pour la santé numérique, indiquant que le marché de l’intelligence artificielle dans le secteur de la santé est estimé à 29 milliards de dollars en 2024, et pourrait atteindre 500 milliards de dollars d’ici 2032. Cependant, elle a précisé que le succès de cette transformation nécessite des bases solides, y compris des données de haute qualité, une interopérabilité des systèmes d’information, et une gouvernance précise des données, tout en tenant compte des aspects éthiques et sécuritaires pour la protection du patient.
Elle a insisté sur l’importance d’un cadre légal pour garantir une utilisation responsable et sécurisée de l’intelligence artificielle ainsi que du traitement des données, soulignant la création d’une direction générale de l’intelligence artificielle pour coordonner les politiques publiques, renforcer les partenariats et diriger les projets connexes, notamment dans le domaine de la santé.
Elle a ajouté que les données de santé sont considérées comme un actif stratégique, même si elles sont anonymisées, ce qui nécessite de les sécuriser par une forte protection de l’identité, une cybersécurité avancée, et une gouvernance stricte des données, afin de garantir la souveraineté numérique du royaume.
La ministre a également souligné l’importance de développer les compétences nationales dans les domaines des sciences des données, de la cybersécurité, de l’ingénierie des systèmes d’information, du droit de la santé et de la gouvernance des données, à travers des programmes de formation tels que Jobintech et des parcours universitaires numériques, pour assurer la disponibilité d’un capital humain capable de suivre l’évolution de la santé numérique.
Elle a affirmé que l’innovation doit s’appuyer sur des capacités nationales, comprenant des centres de données nationaux, un cloud souverain, et une puissance de calcul locale pour héberger les modèles sensibles, afin d’assurer le développement de l’intelligence artificielle de manière souveraine, sécurisée et durable.
Saghrouchni a également rappelé deux initiatives qu’elle a annoncées lors des forums nationaux sur l’intelligence artificielle : la première concerne la création d’un centre de données à Dakhla d’une capacité de 500 mégawatts fonctionnant avec des énergies renouvelables, et la seconde dans la région de Rabat d’une capacité de 50 mégawatts pour héberger les données de l’administration, afin de renforcer les capacités du royaume dans le domaine de la santé numérique et de l’intelligence artificielle.





