Meurtre d’une travailleuse marocaine : un cri de douleur et de souffrance à Huelva… une nouvelle tragédie dans les champs de fraises.

Meurtre d’une travailleuse marocaine : un cri de douleur et de souffrance à Huelva… une nouvelle tragédie dans les champs de fraises.

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Abdellah Mechnoun/

Ce n’est pas la première fois que le nom de la ville de Huelva fait la une de l’actualité, mais cette fois, il est teinté de sang, portant un cri humain déchirant, après qu’une travailleuse marocaine âgée de 47 ans a été retrouvée morte dans un modeste logement entre les localités de Moguer et Palos de la Frontera, au cœur des champs qui exportent des fraises vers l’Europe, tout en laissant derrière un silence assourdissant sur les souffrances et les exploitations qui s’y déroulent.

La victime, mère et migrante, était venue en quête d’un travail honnête. Elle a été poignardée par son ex-mari originaire du Burkina Faso, après qu’elle lui a annoncé son intention d’épouser un autre homme, selon des sources sécuritaires reprises par la presse espagnole. Ce crime a été qualifié par le ministère espagnol de l’Égalité de « violence à l’égard des femmes », s’ajoutant à une longue liste de 34 femmes dont la vie a été tragiquement interrompue dans des conditions similaires juste en 2025.

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Cependant, derrière ce chiffre se cache une double tragédie : une tragédie humaine pour une femme perdue et une tragédie sociale et économique pour des centaines de travailleuses marocaines qui vivent en silence dans une précarité écrasante au sein de campements informels près des champs, sans protection réelle ni suivi des autorités de leur pays d’origine ou de leur pays d’accueil.

Chaque saison, des milliers de femmes marocaines se rendent dans le sud de l’Espagne dans le cadre de ce que l’on appelle « le travail saisonnier », avec des rêves simples : travailler pendant trois mois à la cueillette des fraises, puis retourner au pays avec un revenu pour subvenir aux besoins de la famille. Or, la réalité s’avère souvent plus cruelle que le rêve. Habitations précaires, conditions de travail difficiles, absence de couverture santé, harcèlements et discriminations silencieuses s’accumulent. Aujourd’hui, à cela s’ajoute un meurtre qui interroge : qui protège ces femmes de la violence, de l’isolement et de la vulnérabilité juridique et humaine qu’elles traversent ?

Un rapport du journal El Confidencial a indiqué que la victime ne bénéficiait pas du système de protection des femmes contre la violence domestique (VioGen), et que le meurtrier ne présentait aucun antécédent judiciaire, laissant à penser que le crime n’était pas officiellement prévisible, mais qu’il était possible dans un contexte social précaire dépourvu de soutien et d’accompagnement psychologique pour les femmes migrantes.

La tragédie de ces travailleuses dépasse l’incident de meurtre. Dans les rassemblements de travailleurs agricoles, où des centaines vivent dans des abris de tôle sans eau ni électricité, l’odeur de la terre se mêle à celle de l’épuisement et de la peur. Nombre d’entre elles souffrent de mauvais traitements, de l’absence d’une représentation syndicale efficace et d’un mépris évident de leurs demandes d’amélioration des conditions de vie.

La question n’est plus simplement criminelle, mais touche à la dignité humaine et aux droits. Quand une travailleuse migrante est assassinée dans le silence, et qu’aucune autorité marocaine ne semble se mobiliser pour suivre l’affaire ou accompagner d’éventuelles victimes, la problématique dépasse celle du crime :

Où sont les institutions de protection ? Où sont les ambassades, les consulats et les associations censées soutenir ces femmes ?

Il est grand temps de réévaluer le sort des travailleuses marocaines dans les champs espagnols. Pas seulement au regard des contrats saisonniers qui organisent leur voyage, mais aussi à la lumière de leur dignité et humanité. Des accords clairs doivent être établis pour leur garantir un logement décent, des soins de santé, un accompagnement juridique et un soutien psychologique, car il est inacceptable que la migration temporaire se transforme en isolement et peur, ou en fins tragiques comme cela s’est produit à Huelva.

En fin de compte, ce crime reste un nouveau signal d’alarme dans un dossier déjà usé depuis des années, un crime qui s’exprime à travers la voix silencieuse de la victime :

« Nous ne sommes pas seulement des bras pour cueillir des fraises, nous sommes des femmes qui veulent être traitées avec dignité et justice, où que nous soyons. »

Un appel officiel aux autorités marocaines et espagnoles : l’assassinat de cette travailleuse n’est pas seulement une tragédie individuelle, mais un reflet d’une réalité précaire vécue par des milliers de femmes marocaines travaillant à l’étranger. Les autorités marocaines doivent assumer leurs responsabilités envers leurs citoyens à l’étranger, en fournissant un soutien juridique et psychologique et en suivant les affaires menaçant leur vie et leur dignité.

De leur côté, les autorités espagnoles doivent renforcer les mécanismes de protection pour les travailleuses migrantes, que ce soit par l’amélioration des conditions de travail et de logement, ou par l’élargissement des programmes de protection des femmes contre la violence, garantissant ainsi leur accès à la justice sans délai.

La solidarité entre les deux pays, fondée sur le respect des droits fondamentaux de l’homme, n’est pas un luxe, mais une nécessité humaine et morale qui protège des vies et garantit la dignité des migrants, tout en prévenant la répétition de telles tragédies à l’avenir.

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