Netflix a finalisé l’une des plus importantes transactions de l’histoire de l’industrie du divertissement en remportant l’enchère pour les studios Warner Bros. Discovery, dans un accord d’une valeur de 83 milliards de dollars.
Le directeur exécutif de Netflix, Ted Sarandos, a qualifié le 5 décembre de « jour historique », alors que la plateforme se prépare à acquérir un des catalogues cinématographiques les plus riches du monde, comprenant des franchises emblématiques comme « Harry Potter » et « Batman », ainsi que la célèbre plateforme de streaming HBO Max, en attendant l’approbation finale des régulateurs.
Cet acquisition marque un tournant significatif dans le paysage de l’industrie, car la bibliothèque complète des films de Warner Bros passera sous le contrôle de Netflix, renforçant ainsi son influence et lui conférant un pouvoir sans précédent sur le marché de la production et de la distribution.
Cette transaction se déroule à un moment où les salles de cinéma subissent de fortes pressions dues à une baisse de l’affluence et à une dépendance croissante du public aux services de streaming à domicile. Cela a conduit de nombreuses voix à Hollywood à s’alarmer de l’impact que ces plateformes pourraient avoir sur l’avenir du cinéma traditionnel.
Pour apaiser les craintes croissantes, Sarandos a affirmé dans des déclarations rapportées par la BBC que Netflix s’engage à donner la priorité à la sortie des films de Warner Bros en salles avant leur diffusion sur la plateforme, tentant de rassurer les acteurs du secteur et de protéger le cycle de vie des films.
Malgré ces promesses, le débat continue de faire rage à Hollywood. Le réalisateur James Cameron a récemment exprimé son opposition à l’expansion de l’influence de Netflix, affirmant que « les films de Netflix ne devraient pas remporter des Oscars. » De son côté, le réalisateur Christopher Nolan a mis fin à son partenariat de longue date avec Warner en 2021, protestant contre sa décision de sortir des films simultanément au cinéma et en streaming pendant la pandémie de COVID-19, une approche qu’il avait qualifiée de « déstabilisation de l’expérience cinématographique. »
Les milieux artistiques attendent maintenant les réactions des syndicats, des réalisateurs et des producteurs face à cette transaction, qui pourrait bouleverser les équilibres de pouvoir à Hollywood et rouvrir le débat sur l’avenir du cinéma face à la montée du streaming numérique. Tandis que Netflix célèbre son « jour historique », l’avenir de la relation entre le grand écran et les plateformes numériques demeure incertain.





