Par AMAL FILALI
L’Afrique se trouve à un tournant stratégique. Alors que le monde redessine ses chaînes de valeur, le continent dispose d’une opportunité historique : transformer le Made in Africa en moteur de puissance économique. La 43e mission multisectorielle du Club Afrique Développement à Abidjan a démontré que l’industrialisation locale et la coopération Sud-Sud peuvent créer un cercle vertueux, stimulant la compétitivité, la valeur ajoutée et l’intégration économique à l’échelle continentale.
L’Afrique à l’heure de la transformation
L’Afrique est à un tournant historique. Alors que le monde globalisé se redessine, le continent, riche de ses ressources et de ses talents, dispose d’une opportunité unique : transformer le Made in Africa en un véritable moteur de puissance économique. La 43e mission multisectorielle du Club Afrique Développement du groupe Attijariwafa bank, tenue à Abidjan, en offre une illustration concrète. Sous le thème Made in Côte d’Ivoire, Made for Africa, plus de 300 décideurs venus de 14 pays africains ont analysé comment le continent peut produire pour lui-même et rayonner sur les marchés internationaux.
Industrialisation et valeur ajoutée
Le Made in Africa n’est pas un slogan, c’est une ambition stratégique. Il s’agit de passer de la production locale à une production compétitive, conforme aux standards internationaux. L’exemple de TRANSCAO, le plus grand complexe industriel de transformation du cacao en Afrique de l’Ouest, illustre ce potentiel : capacité de broyage de 50 000 tonnes, entrepôt de 160 000 tonnes et centre de formation aux métiers du cacao et du chocolat. Cette combinaison de production et de montée en compétences montre que l’Afrique peut produire mieux et plus, tout en créant de la valeur locale.
Coopération Sud-Sud : un moteur de croissance
La vraie révolution ne réside pas seulement dans l’industrie, mais dans la coopération entre pays africains. Les filiales du groupe Attijariwafa bank, présentes dans une dizaine de pays, démontrent comment créer des synergies concrètes : échanges commerciaux, financement adapté, transfert de savoir-faire. Ce modèle dépasse le simple réseau bancaire et devient une plateforme capable de structurer un continent qui se pense et se vend à lui-même.
Investissements et infrastructures : les piliers de la réussite
Pour que le Made in Africa devienne une réalité durable, il faut investir dans l’industrie locale et adopter des standards internationaux de qualité. Les échanges intra-africains doivent être facilités par des infrastructures modernes et une réglementation harmonisée. L’innovation et l’entrepreneuriat doivent être soutenus pour répondre aux besoins du continent et des marchés internationaux. La formation et la professionnalisation de la main-d’œuvre sont indispensables pour accompagner cette montée en puissance économique.
Une stratégie de puissance pour le continent
Le Made in Africa et la coopération Sud-Sud ne sont pas de simples concepts économiques. Ils représentent une véritable stratégie de puissance. Comme l’a démontré la mission du Club Afrique Développement, le continent peut créer un cercle vertueux où investissement, savoir-faire et partenariat renforcent sa compétitivité et son autonomie. L’Afrique n’a plus à copier le monde. Elle peut se réinventer et imposer sa propre norme.






