Dans un contexte révélateur d’hypocrisie et de contradictions, le Parti de la justice et du développement (PJD) a publié un communiqué confus. Ce dernier tente de corriger l’inacceptable et de se désolidariser des propos de son leader, Abdelilah Benkirane, après que ce dernier a attaqué les orientations de l’institution militaire, s’en prenant grossièrement à une institution souveraine qui ne devrait pas être mêlée aux enjeux politiques étroits d’un parti ayant perdu sa boussole.
Le communiqué n’est rien d’autre qu’une tentative désespérée de dissimuler la vérité, en interprétant les déclarations de Benkirane de manière évasive, comme si les Marocains ne comprenaient pas la langue ou n’étaient pas conscients des intentions derrière les mots. Au lieu de présenter des excuses claires, le parti a choisi d’adopter une attitude défensive tout en mobilisant dans l’ombre ses bras médiatiques et ses équipes numériques pour défendre les propos de Benkirane, cherchant à justifier un comportement imprudent et injustifiable.
Ce comportement révèle deux choses :
Premièrement, Benkirane ne parle pas dans le vide ; il exprime un courant interne au sein du parti qui rejette l’idée de l’État-nation moderne, avivant ainsi une mentalité de confrontation avec les institutions souveraines.
Deuxièmement, le PJD, au lieu de faire face à ce dérapage, a opté pour la complicité, jouant avec les concepts et défendant un discours toxique émanant de son leader déchu.
Ce parti, qui autrefois remplissait les rues de slogans moraux, sombre aujourd’hui dans un abîme de contradictions à la fois éthiques et politiques. Il condamne publiquement les propos de son leader tout en les justifiant et les alimentant dans l’ombre. Il feint de se distancier, tout en mobilisant les voix pour défendre ses positions. Peut-on considérer cela comme un parti politique responsable, ou s’agit-il simplement d’une organisation tentant de sauver une image déjà ternie ?
Il est manifeste que le PJD, après sa défaite électorale écrasante, n’a rien appris. Il reste prisonnier d’une mentalité de complot, fabriquant des ennemis et se berçant d’illusions sur la capacité de la populisme à le relancer sur le devant de la scène. Pourtant, il ne réalise pas que les Marocains ont perdu confiance en lui, non seulement à cause de son échec dans la gestion, mais aussi à cause de sa trahison des valeurs nationales et de ses attaques contre les fondements du pays.
L’armée marocaine ne doit pas être le terrain de disputes politiques ni l’objet de surenchères populistes. Cette institution est trop digne pour recevoir des leçons d’un parti rejeté par le peuple, et trop respectée pour répondre aux propos farfelus d’un homme dont l’heure politique est révolue, errant dans les décombres de la démagogie en quête d’une gloire factice.
Le Parti de la justice et du développement est désormais fini, tant sur les plans politique et moral. Ceux qui restent à l’intérieur sont soit complices de cette dégringolade, soit de faux témoins d’un effondrement éthique complet.
Aujourd’hui, quiconque défend Benkirane justifie une trahison politique. Et celui qui se tait participe à une conspiration contre le pays.
Benkirane a franchi toutes les lignes. Son parti a révélé son vrai visage : un parti sans principes, sans position, sans patrie.