Le 2 juin, une patrouille de l’armée mauritanienne a intercepté un groupe armé d’éléments du Front Polisario alors qu’ils tentaient de pénétrer en territoire mauritanien. Les individus, vêtus de vêtements civils et circulant à bord de dix véhicules immatriculés en Mauritanie, avaient, selon des informations de renseignement, l’intention de mener des attaques contre des sites des Forces armées royales marocaines ou des cibles civiles à l’ouest du mur de sable.
Les mouvements de ce groupe ont été repérés et suivis grâce à un drone de l’armée mauritanienne, ce qui a permis de faire échouer l’opération et d’obliger les éléments à retourner vers les camps de Tindouf, situés en territoire algérien.
Cet incident survient quelques semaines après la décision de l’armée mauritanienne de fermer la zone de « Birga » à la frontière avec l’Algérie, une mesure qui a suscité l’opposition du Front Polisario et que le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a refusé de révoquer. Cette décision, entrée en vigueur le 21 mai, représente une démarche de sécurité visant à prévenir les infiltrations et les activités illégales à la frontière orientale.
L’intervention militaire récente reflète une tendance claire à Nouakchott vers un renforcement du contrôle de ses frontières orientales, notamment avec l’augmentation de l’utilisation des drones dans les opérations de sécurité. En juin 2024, l’armée mauritanienne a acquis deux drones chinois de type « MALE BZK-005 Chang Ying » de la société Norinco. De plus, l’Union européenne s’est engagée à soutenir la Mauritanie et le Tchad avec des drones dans le cadre d’un programme d’assistance après le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso du groupe des Cinq pays du Sahel.