La Organisation mondiale de la santé met en garde : la punition corporelle menace la santé des enfants et compromet leur développement.
La Organisation mondiale de la santé a averti dans un nouveau rapport publié hier mercredi de la gravité de la punition corporelle, la considérant non seulement comme une méthode de discipline, mais comme une agression directe menaçant la santé des enfants et entravant leur développement psychologique et intellectuel de manière profonde et persistante.
Le rapport, intitulé « La punition corporelle des enfants : impact sur la santé publique », révèle qu’environ 1,2 milliard d’enfants à travers le monde subissent chaque année cette pratique au sein de leur foyer, exposant ainsi toute une génération à des risques à long terme.
Il a été souligné que les conséquences de la punition physique dépassent les blessures corporelles immédiates, entraînant de graves changements biologiques, notamment une augmentation des hormones du stress ainsi que des modifications dans la structure et le fonctionnement du cerveau, ce qui fragilise les bases d’un développement sain chez les enfants. Une étude menée dans 49 pays a montré que les enfants soumis aux coups ont 24 % de chances en moins de connaître un développement normal par rapport à leurs pairs.
Sur le plan psychologique, le rapport affirme que la punition corporelle augmente les risques d’anxiété, de dépression, d’un faible estime de soi et d’instabilité émotionnelle, des effets qui perdurent jusqu’à l’âge adulte et sont liés à des taux accrus de troubles psychologiques, de consommation de drogues et de pensées suicidaires.
Des données provenant de 58 pays indiquent que 17 % des enfants ayant subi des punitions le mois dernier ont connu les formes les plus sévères de cette pratique, comme les coups à la tête ou au visage. Cette pratique est largement répandue dans les foyers et les écoles, atteignant des taux de 70 % en Afrique et en Amérique centrale.
Dans ce contexte, le Dr Étienne Krug, de l’Organisation mondiale de la santé, a insisté sur le fait qu’« il n’existe aucun bénéfice à la punition corporelle ; les preuves scientifiques démontrent clairement qu’elle nuit à la santé des enfants et qu’elle ne contribue pas à améliorer leur comportement ou leur développement. »
Le rapport souligne également que les groupes les plus vulnérables, comme les enfants en situation de handicap ou ceux dont les proches souffrent de troubles psychologiques, sont les plus exposés à ces pratiques, créant ainsi des cycles de violence intergénérationnelle et appelant à une action mondiale urgente pour y mettre fin.