La Chine lance la plus grande campagne sanitaire de son histoire récente pour lutter contre l’épidémie du virus « Chikungunya », qui a ravagé le sud du pays depuis la mi-juin, touchant près de dix mille personnes jusqu’au 17 août. Les infections sont principalement concentrées dans les villes de Foshan et Canton, tandis que des cas de transmission ont été confirmés à Hong Kong après l’infection d’un jeune homme revenant de Chine.
Le virus se propage par les piqûres de moustiques « Aedes », ses symptômes incluent une forte fièvre et de vives douleurs articulaires. Les fortes pluies saisonnières ayant entraîné des inondations entre fin juin et début juillet ont constitué un environnement propice à la reproduction des moustiques dans les flaques d’eau, renforcées par une immunité affaiblie chez la population, une augmentation des échanges commerciaux et le changement climatique, ce qui accroît le risque que le virus devienne endemic.
Le correspondant du journal « Le Monde » à Pékin a rapporté que les autorités locales ont imposé des mesures strictes, y compris l’hospitalisation forcée de certains malades jusqu’à leur guérison, et ont chargé des équipes de santé de faire des rondes dans les balcons et jardins pour éliminer les contenants d’eau stagnante, en plus de pulvériser des produits insecticides sur les passants et d’imposer des amendes aux écoles, restaurants et garages ayant enfreint les règles.
Ces mesures rappellent la rigueur des protocoles instaurés lors de la pandémie de Covid-19, suscitant des grincements de dents parmi une partie de la population, malgré les campagnes de sensibilisation intensives qui ont accompagné cette initiative, appelant à une « mobilisation populaire complète » et affirmant que le virus est « prévenable, contrôlable et traitable ».
La réponse comprend des mesures innovantes, y compris une application mobile pour évaluer la densité des moustiques dans les quartiers, l’élevage de poissons se nourrissant des œufs et larves de moustiques dans les plans d’eau publics, et la libération d’environ quarante millions de moustiques mâles stériles pour briser le cycle de reproduction. Des drones ont également été utilisés pour pulvériser des pesticides au-dessus des zones résidentielles, suscitant des critiques scientifiques concernant la résistance des insectes aux pesticides et les risques potentiels pour l’équilibre écologique.
Malgré la propagation rapide de l’épidémie, l’agence officielle « Xinhua » a rapporté le 19 août des signes d’amélioration à Foshan, où le nombre quotidien d’infections est passé d’environ 600 à une centaine de cas. Cependant, des experts avertissent que le changement climatique pourrait prolonger la saison de reproduction des moustiques dans le sud de la Chine, rendant des maladies telles que le « Chikungunya » et la dengue des épidémies endémiques, ce qui nécessite un doublement des investissements dans des stratégies préventives à long terme.