Un expert en droits de l’homme, Louis-Marie Boaca, a salué l’intervention des forces publiques marocaines pour empêcher des rassemblements non autorisés organisés par des parties inconnues le week-end dernier, la qualifiant de « équilibrée, progressive et non violente ».
Boaca, ancien représentant du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU et membre du conseil scientifique de l’Institut international d’études géopolitiques à Montpellier, a expliqué que ce qui distingue l’expérience marocaine est son adoption d’une « approche préventive et pacifique », loin des méthodes traditionnelles de dispersion.
Dans une déclaration à l’Agence Maghreb Arabe Presse (MAP), l’expert a précisé que l’intervention des forces s’est faite dans le cadre d’un « strict respect des procédures légales, par l’émission d’avertissements vocaux et le rappel des décisions d’interdiction, avec la présence de forces non armées, se limitant à éloigner les participants de manière pacifique, et enregistrant un nombre limité d’arrestations sous l’autorité du ministère public ».
Boaca a souligné que cette méthode « démontre la possibilité de contenir des mobilisations illégales sans recourir à la violence, ce qui constitue une exception dans un contexte international où les interventions sécuritaires sont souvent liées à la répression et à l’usage excessif de la force ».
En comparant avec d’autres expériences internationales, Boaca a évoqué les manifestations des « gilets jaunes » et le mouvement « On n’est pas des cobayes » en France, ainsi que les manifestations contre l’austérité en Grèce, qui ont été marquées par des affrontements violents avec les forces de l’ordre, tout en soulignant que certaines mobilisations en Amérique latine ont dégénéré en émeutes. Il a ajouté que, contrairement à ces expériences, le Maroc a choisi une « gestion préventive et proportionnée, visant à éviter l’escalade et à contrer l’impact des campagnes anonymes sur les réseaux sociaux ».
Boaca a considéré que l’approche marocaine illustre « un nouveau modèle de sécurité alliant rigueur juridique et modération dans l’exécution », ajoutant que cette méthode « renforce l’image d’un État qui cherche à protéger la société et à préserver la stabilité intérieure, sans négliger les défis sociaux et politiques, en affirmant que les véritables transformations se réalisent par les urnes et non à travers des manifestations aux motivations obscures ».