Absence de gouvernance… le revers de la gestion du football

Absence de gouvernance… le revers de la gestion du football

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Dans chaque saison de football, le même spectacle se répète : des clubs s’effondrent financièrement, d’autres vivent dans le désordre organisationnel, tandis que des responsables brandissent des slogans de professionnalisme tout en sombrant dans l’amateurisme évident. Il semble que le football marocain soit condamné à rester un vaste terrain d’improvisation, où les équipes sont gérées par l’émotion et les relations plutôt que par la raison et la planification.

Parler de gouvernance dans le football marocain est devenu comparable à une blague que le public rit avant qu’elle ne se termine. Car la gouvernance ne peut prospérer dans un environnement où règnent le népotisme, la mauvaise gestion et l’absence de compétence. Comment croire qu’une équipe qui prône le « professionnalisme » ne sait même pas gérer son budget, est engluée dans des litiges et ne sait pas comment planifier une saison sportive sans crises répétitives ?

La plupart de nos clubs vivent sous le poids d’une gestion chaotique : des présidents viennent et partent à leur guise, des assemblées générales sont convoquées sur mesure, des budgets sont dépensés sans contrôle, et les dettes s’accumulent jusqu’à presque noyer les clubs les plus prestigieux. Pendant ce temps, certains responsables nous présentent des déclarations pour justifier l’échec en blâmant l’arbitrage, la malchance ou les « circonstances », comme si le problème venait de la balle et non de la tête qui la dirige.

Ce qui fait réellement défaut, c’est la méthode ; la vision à long terme est absente, remplacée par une politique de réaction aux événements. Pas de plan de formation clair, pas de structure institutionnelle solide, pas de projet d’investissement sportif véritable. Comment parler de professionnalisme quand on n’a même pas une culture de la comptabilité ? Comment espérer des championnats robustes alors que nous gérons nos équipes avec une mentalité d’amateurs tout en prétendant être professionnels ?

L’absence de gouvernance sportive n’est pas un hasard, mais le résultat d’années de désordre institutionnalisé. Quand le poste au sein d’un club devient un moyen de paraître socialement ou une plateforme électorale, on ne peut pas attendre un projet sportif réussi. Lorsque la transparence est absente, les compétences mises à l’écart et les décisions monopolysées, le résultat est inévitable : des équipes en faillite, des joueurs frustrés, et des supporters en colère qui ne trouvent d’autre moyen d’exprimer leur désillusion que dans les tribunes.

Le football n’est pas qu’un simple jeu, c’est une industrie et une institution, et cette institution nécessite une gouvernance réelle : planification, contrôle, transparence et investissement dans la formation. Ce que nous vivons aujourd’hui n’est qu’un désordre paré des slogans de professionnalisme et géré avec une mentalité de café.

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