Sous les premières brises d’automne, la ville millénaire de Fès se prépare à accueillir un mois de novembre qui s’annonce prometteur. Après un début culturel marqué par le calme, la cité du savoir et de l’art s’apprête à retrouver son pouls, revenant à ce qui constitue l’essence de son existence : la culture dans toute sa diversité, à la croisée de l’héritage et de l’innovation.
Dans les ruelles de la médina, où les sons du temps se mêlent aux senteurs d’olives, de cuir, d’ambre, de musc et d’épices, l’âme de Fès se dévoile dans toute sa profondeur et sa beauté, ville de culture, de connaissance et de mémoire vivante.
Au cours de ce mois, la ville vibrera au rythme d’activités multiples, comprenant des soirées artistiques, des expositions, des lectures poétiques et littéraires, des concerts, et des débats intellectuels, pour affirmer que la culture à Fès n’est pas seulement un divertissement, mais bien l’âme de la vie et son tempo quotidien.
Les institutions culturelles étrangères, notamment françaises et espagnoles, croiseront leurs chemins avec les acteurs locaux dans une interaction créative qui confère à la ville une image renouvelée et ouverte. Les souffles de ces partenariats dissiperont les derniers vestiges du silence estival, redonnant à Fès son éclat en tant que capitale de la culture. Fès, habituée à briller par ses grands festivals, sait également accueillir les initiatives discrètes qui sèment la beauté en silence.
Entre résidences artistiques, performances en direct et débats intellectuels, la culture à Fès se matérialise tel un être vivant, profondément enraciné dans la médina qui célèbre cette année le quarante-quatrième anniversaire de son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Dans ce cadre, l’Institut français de Fès a préparé un programme riche pour le mois de novembre, entièrement dédié à la célébration des cultures numériques à travers le monde, lors de l’événement « Novembre Numérique », lancé en 2017. Cette manifestation présentera des spectacles et des ateliers explorant les nouvelles utilisations de la technologie numérique, en tant qu’espace d’échange, d’expérimentation et de promotion de l’innovation et des solutions durables.
Le centre « Étoiles de la ville » à Fès, en partenariat avec l’Institut français, accueillera le 1er novembre une performance artistique sous forme de lecture musicale (en arabe et en français) avec la participation de l’actrice Nabila Al-Fahmi et du musicien Ridouane Al-Zarrawi.
Ce projet, porté par l’association « Cultures et Savoirs du Monde Arabe » de la ville de Blois, a pour but de mettre en lumière les expériences des femmes migrantes à travers leurs témoignages et parcours de vie. L’initiative a été élargie au Maroc, en particulier à Taza et Oujda, en partenariat avec l’Association « Ghizalat Tazekka », afin de mettre en avant les voix des femmes de Taza et de rassembler leurs histoires dans une œuvre symbolisant leur force et résilience.
Pour sa part, l’Institut espagnol Cervantès à Fès proposera le même jour une expérience interactive sur la magie cachée des mathématiques, animée par le professeur Pedro Alegría Ezquerra de l’Université du Pays basque, qui démontrera comment les principes mathématiques peuvent créer des illusions d’optique extraordinaires alliant savoir et plaisir.
L’Institut Cervantès continuera ses programmes le 7 novembre en organisant une rencontre scientifique, en collaboration avec la Faculté des arts et des sciences humaines de Dhar Mehraz à Fès, portant sur les dimensions historiques et culturelles des traductions du Coran au XXIe siècle, avec la participation du chercheur Mohamed Barada, qui abordera les défis linguistiques, esthétiques et théologiques auxquels sont confrontés les traducteurs entre fidélité textuelle et interprétation.
D’autre part, l’Association marocaine d’aide aux enfants en difficulté lancera, entre le 13 et le 23 novembre, l’événement « Festival de l’huile d’olive dans le cœur », mêlant développement durable, culture et inclusion sociale.
Le programme du festival comprendra des ateliers agricoles, des démonstrations de cuisine en direct, des activités artistiques et sportives, et des conférences sur l’agriculture écologique, dans une ambiance festive célébrant le patrimoine méditerranéen et renforçant les valeurs de solidarité.
Novembre sera également un mois de débats intellectuels, avec une conférence scientifique organisée par l’École supérieure des enseignants de Fès sur « Les stéréotypes à l’épreuve de la lecture et de l’écriture » les 26 et 27 novembre, réunissant chercheurs, écrivains et enseignants pour discuter des moyens de renouveler les méthodes d’enseignement et de formation au Maroc.
De plus, l’Institut français a programmé deux rencontres littéraires ; la première, le 15 novembre, avec l’écrivaine et poétesse Habiba Tazani El Idrissi autour de son ouvrage « Jusqu’à mon dernier souffle » publié en 2025, et la seconde, le 29 novembre, avec l’écrivain Mohamed Neydali qui présentera son dernier roman « La nuit chez les Amazighs ».
Le mois se conclura par une performance poétique musicale intitulée « Salam… Vie en vers » du 15 au 30 novembre, interprétée par la poétesse Fatine Moubssit et le musicien Saleh El Benbrahim, dans une résidence artistique au centre « Étoiles de la ville », explorant la relation entre poésie orale et musique dans un espace de création et de réflexion.
Enfin, le 28 novembre, ce mois culturel exceptionnel se terminera par une performance interactive intitulée « Dame qu’il n’y ait pas », offrant au public une expérience participative qui incite à repenser les concepts de confort et de confrontation personnelle, dans une invitation ouverte à l’interaction et à la réflexion collective.
