La cour administrative de Casablanca a prononcé, ce mercredi, la destitution de Tarik El Kadri, président de la commune de Berrechid, ainsi que de son premier adjoint, de trois autres adjoints et de trois conseillers, les excluant ainsi du conseil communal. Cette décision fait suite à leur suspension par le ministère de l’Intérieur et à l’audition de leurs dossiers devant la justice administrative.
Le jugement est basé sur des rapports détaillés établis par la commission de vérification de l’Inspection générale de l’administration territoriale, qui a réalisé une visite approfondie des infrastructures de la commune, en se concentrant sur l’examen des autorisations, des contrats publics, des impôts et de l’organisation des biens communaux. La cour n’a pas trouvé suffisantes les réponses fournies par les responsables aux questions soulevées par le gouverneur de la province, Jamal Khlouk, s’appuyant sur les constatations de terrain faites par les inspecteurs.
Les concernés comptent faire appel de cette décision, mettant l’accent sur la révision des réponses qu’ils ont fournies à la commission pendant les dix jours qui leur ont été accordés, en particulier en ce qui concerne la gestion des permis et des prérogatives des adjoints, ainsi que l’absence de ce que certains rapports ont qualifié de « fraude fiscale » et d’autres irrégularités financières.
Le gouverneur de la province de Berrechid avait pris la décision de suspension sur la base des recommandations de la commission de vérification, conformément à l’article 64 de la loi organique n° 113.14 relative aux communes, qui permet aux walis et aux gouverneurs de suspendre les élus et de transmettre leurs dossiers à la justice en cas de violations graves portant atteinte aux principes de gouvernance et à la bonne gestion des finances publiques.
Cette démarche s’inscrit dans une vague croissante de campagnes d’inspection visant plusieurs présidents de communes ces derniers temps, avec l’augmentation de cas d’envoi de dossiers à la Cour des comptes pour enquêter sur des soupçons criminels liés au détournement de fonds publics et à la manipulation de marchés et de contrats.



