Le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, a souligné, lors d’un entretien avec l’agence de presse espagnole EFE à Madrid, que le débat autour du concept de autodétermination dans le cadre du conflit du Sahara nécessite une relecture sereine et objective à la lumière du droit international. Il a précisé qu’aucun texte des Nations Unies ne fait le lien entre autodétermination et référendum, ajoutant que cette association n’a jamais été une norme légale, mais plutôt une conception politique adoptée par certaines parties, même si elle ne correspond plus à la réalité juridique et factuelle.
Bourita a expliqué que l’autodétermination est l’expression de la volonté libre et peut se manifester sous diverses formes. Il a noté que les Nations Unies ont abandonné, depuis longtemps, l’option du référendum une fois qu’il a été établi qu’il était impraticable. Il a également indiqué que l’organisation a concentré ses efforts, depuis le début du nouveau millénaire, sur la recherche d’une solution politique réaliste et consensuelle, ce qui a permis à l’initiative d’autonomie présentée par le Maroc en 2007 de recevoir une large approbation au sein du Conseil de sécurité comme une proposition sérieuse, crédible et réalisable.
Selon Bourita, l’initiative marocaine n’offre pas seulement une vision politique, mais reflète également une approche moderne de la gestion de la diversité au sein de l’État, garantissant aux habitants des régions du sud l’exercice d’une large autonomie dans le cadre de la souveraineté nationale. Il a souligné que ce modèle représente la forme la plus contemporaine de mise en œuvre du principe d’autodétermination, à un moment où le monde s’oriente vers des solutions consensuelles qui préservent l’unité et la stabilité des États.
Le ministre a ajouté que les positions internationales ont clairement évolué ces dernières années, plusieurs grandes nations ayant exprimé leur soutien direct à l’initiative marocaine en tant que base réelle pour une solution, parmi lesquelles les États-Unis, l’Allemagne, l’Espagne, les Pays-Bas, ainsi qu’un certain nombre de pays arabes et africains. Il a considéré que cette tendance internationale témoigne d’une conviction croissante selon laquelle l’option de la séparation n’est plus envisageable et que le référendum est désormais un sujet de discussion du passé, dépassé par la pratique onusienne.
Bourita a affirmé que la vision du Maroc repose sur la clarté et la responsabilité, et que la seule solution viable est l’autonomie élargie sous souveraineté marocaine, car elle garantit les droits des populations et répond aux normes du droit international tout en renforçant la stabilité dans la région. Selon lui, l’approche marocaine n’est pas seulement une position politique, mais un projet global qui ouvre des perspectives de développement et repose sur une logique de construction de l’avenir, loin des conflits d’hier.





