La situation au Mali continue de donner des cheveux blancs à tous les Etats de la sous-région. Le bras de fer entre le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta (connu aussi sous le patronyme IBK) et ses opposants, menés par l’imam Mahmoud Dicko, semble sans issue.
IBK a certes fait des « concessions », mais ses opposants veulent « un changement radical ». Un communiqué du M5-REP, la constellation des opposants, mis en circulation lundi dernier, a été on ne peut plus tranché: « la démission d’IBK et de son régime». Les slogans de la rue vont dans le même sens.
La CEDEAO a pourtant essayé de trouver un terrain d’entente entre les parties maliennes. Sans succès. La semaine dernière, une délégation d’experts et de diplomatiques, menée par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan, ne semble pas avoir eu la main heureuse. D’autant que le Mouvement du 5 juin a signifié camper sur sa position de principe.
Ceci étant, l’imam Dicko avance, pour autant, que les « portes du dialogue restaient ouvertes ». Ce jeudi 23 juillet, la médiation diplomatique passe à un plus haut niveau. En effet, cinq présidents des Etats membres de la CEDEAO sont à Bamako. Il s’agit de Muhamadu Buhari du Nigéria, Mahamadou Issoufou du Niger, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Nana Akufo-Addo du Ghana et de Macky Sall du Sénégal.
C’est que, après plusieurs semaines de contestation, qui ont même fait des morts, les capitales de l’Afrique de l’Ouest sont acculées à tenter l’impossible pour trouver une issue de la crise. D’autres pays, notamment la France, les Etats-Unis et l’Union européenne, essaient aussi d’y voir plus clair. Leurs représentants à Bamako ont, d’ailleurs, eu des contacts avec le chef de la contestation, qui était pourtant l’un des forts alliés d’IBK.
Seule lueur d’espoir, l’annonce par la M5 d’ « observer une trêve au sujet de la désobéissance civile » ! Pour les contestataires cela n’est nullement synonyme d’un recul par rapport à revendications, mais juste « pour permettre aux Maliens de bien préparer et de célébrer la « Tabaska » (Fête du sacrifice), indique l’AFP, qui cite Nouhoun Sarr, l’un des dirigeants de la contestation.
La quête multiforme, par tous ses pays partenaires, pour un apaisement au Mali n’est pas le fruit du hasard. La situation sécuritaire, notamment la forte présence des djihadistes, inquiète au plus haut niveau !
El Hadi Ben Salem