Barreau de Casablanca- discrimination ou indélicatesse

Barreau de Casablanca- discrimination ou indélicatesse

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L’entrée en scène du Bâtonnier Tahar Mouafik ne s’est pas faite dans le calme. Plusieurs avocats critiquent ou émettent des réserves quand à la manière dont il souhaite gérer l’ordre !

D’abord une réunion du conseil de l’ordre initialement convenue le 7 janvier 2020, se trouve annulée sans aucune correspondance pour prévenir les membres du conseil.

Il a apparemment suffit que Maître Kawtar Jalal, membre élue au conseil de l’ordre des avocats de Casablanca, pose la question pour que le Bâtonnier l’accuse d’être entrain de lui mettre les bâtons dans les roues et lui signifie l’existence d’un complot lui raccrochant au nez après avoir déclaré qu’il était le maître de l’océan pouvant programmer et annuler les réunions du conseil selon son bon vouloir.

L’échange, bien que inconcevable de la part d’un homme de droit à l’égard d’une femme qui plus est, aurait pu s’arrêter là. Mais le Bâtonnier en charge de l’organisation de la conférence de stage s’est saisi de l’occasion pour venir confirmer sa position et son autorité, semble-t-il, absolue.

Quelques jours seulement après l’incident, l’avocate se voit nommée par son Bâtonnier pour encadrer la conférence de stage des avocats stagiaires, une nomination qualifiée par la concernée d’honneur quand elle est adressée dans les normes, seulement, la gratification viciée et vicieuse ne pouvait passer inaperçue !

L’annonce publiée le 12 janvier pour convoquer les avocats stagiaires à assister aux premiéres conférences programmées pour le 13 janvier, cite Maître Kawtar Jalal après l’un de ses confrères inscrit sur le tableau de l’ordre postérieurement à l’inscription de Maître Jalal en violation des us et coutumes de la profession d’avocat.

Selon les sources de « Express Tv », les conférences de stage se déroulent, en général, selon un programme préalablement préparé par le Bâtonnier et communiqué aux Directeurs de la conférence, les encadrants sont cités selon leur ancienneté et bien-entendu, les Directeurs nommés sont membre du conseil.

Les avocats ont critiqué la manière de faire du Bâtonnier, qui pour eux, a dépassé toutes les mesures d’usage de cette institution.

L’encadrement des conférences de stage n’est certes pas exclusivement réservé aux membres du conseil. La direction des conférences est quant à elle, en application de l’article 126 du règlement intérieur de l’ordre assurée par le Bâtonnier ou par tout membre du conseil auquel il délègue ce pouvoir.

L’avocate Kawtar Jalal, membre du Conseil, a qualifié l’acte de violation flagrante des us et coutumes de la profession et des dispositions du règlement intérieur l’informant de son intention d’ignorer la décision.

Pour notre part, nous posons la question qui s’impose: Et si Maître Kawtar Jalal était un homme? Le Bâtonnier aurait pu s’adresser à elle sur ce ton? Aurait-il pu lui raccrocher au nez ? Le Bâtonnier aurait-il rédigé sa décision l’engageant à une conférence d’un délai de 24 h sans la consulter ?

Décidément, s’il y a militantisme pour l’égalité entre les sexes à faire, c’est aussi à l’intérieur de l’institution des barreaux.

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