Presse au maroc- Un secteur en otage

Presse au maroc- Un secteur en otage

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Le récent accord social, signé entre le syndicat national de la presse et la toute jeune association des éditeurs sous le parrainage du ministre mehdi bensaid avait tout pour séduire les journalistes, une augmentation de salaire mensuel des journalistes de 2 000 dirhams, et des salariés des sociétés de presse de 1 000 dirhams.

Un seul hic, cette convention n’est en réalité qu’une manœuvre désespérée des signataires pour démontrer leur puissance et leur proximité des « «officiels » le tout afin de valider ce qu’ils avancent comme arguments de représentativité du secteur!

La présence du ministre a certes, relativement brouillé les pistes en induisant en erreur les différents acteurs du secteur, si l’on prend en considération les posts « facebook » des têtes visibles des deux organisations qui, par leurs écrits, insinuaient, la bénédiction du ministre et donc la légitimité de « la clique qui mène la danse ».

Mais, les mentalités ont bien changé, et ni les journalistes, ni les éditeurs ne se sont pris au jeu!

Trois syndicats de journalistes, l’historique fédération des éditeurs et l’association des éditeurs de la presse électronique ont réagi à la sortie de cet accord. Entre posts facebook et communiqués officiels, la mise en scène a foiré!

Sentence des opérateurs unanime: cette convention bipartite n’est autre qu’une pré-campagne électorale et les signataires cherchent à se substituer à l’Etat.

Quand au communiqué du ministre, il est bien plus claire et ne conforte en rien ce qu’avance les parties.

Le constat de ce scénario si mal écrit est obscène, il dénote d’ une mauvaise foie absolue qui s’inscrit dans le registre des « opérations fiasco » qui se sont suivies depuis la prolongation accordée aux membres élus du Conseil national de la presse.

D’abord le fameux  projet de loi pour remplacer les élections par une nomination Royale, un texte qui  a cumulé tellement de contradictions avec les dispositions constitutionnelles et la raison d’être de ce conseil, que l’on se demande où étaient les juristes quand ce texte a été rédigé?

Heureusement que le cercle des sages de ce pays a pris les choses en main et que ce projet a été rejeté. Et cette tentative de barricader le secteur par un texte de loi a été mise en échec.

Juste après cela, une déclaration du président du conseil national de la presse a remué les professionnels dignes de ce nom. Une déclaration visant directement une large partie des journalistes, les correspondants qui jusqu’ici sont restés sans statut et sans reconnaissance de la part de ce conseil censé encadrer le secteur. Une déclaration d’intimidation encore une fois à laquelle les syndicats ont réagit, cette fois, c’est un site électronique qui pour blanchir le président du CNP s’est imputé la déclaration en écrivant que ce n’était que son interprétation et non la déclaration d’origine de Monsieur le président du CNP.

Bien entendu, les gardiens du temple ont plus d’un tour dans leur sac, c’est autour de la poche des journalistes que devait se jouer l’action cette fois.

Une convention bipartite, entre un syndicat et une association, tout à fait en droit de contracter n’importe quel accord certes, mais il a fallu, continuer sur la même stratégie et donner l’impression que c’est un accord qui a la bénédiction, voire même une approbation de l’Etat.

Les posts et les communiqués ont donc utilisé dans leur lignes des mots forts comme : décision, société de presse répondants aux critères, nom de deux ministres, enfin le tout pour envelopper la convention par un caractère « officiel”.

Au fond, il faut reconnaître que les instigateurs des scénarios, sont futés, en tout cas beaucoup plus que l’équipe de notre cher ministre, mais il faut surtout admettre que la presse est bel et bien en otage pour une misérable guerre de pouvoir!

En attendant, l’appel à lancer est de sauver la presse et d’éviter à notre pays de continuer à endosser les erreurs de quelques volontés isolées qui ont mal utilisé les moyens mis à disposition par le Maroc pour structurer  la presse. Et surtout rappeler à tous que la presse n’est pas une affaire de politique ni d’hommes d’affaires.

Najiba Jalal

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