Droits humains – Instrument de défense ou d’ingérence?

Droits humains – Instrument de défense ou d’ingérence?

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Par Najiba Jalal

Le classement mondial de la liberté de la presse évalue les conditions d’exercice du journalisme dans 180 pays et territoires. Un rapport réalisé par RSF  qui dit se baser sur un relevé quantitatif des exactions commises envers les journalistes et sur une étude qualitative fondée sur les réponses de centaines d’experts de la liberté de la presse (journalistes, universitaires, défenseurs des droits humains) à une centaine de questions.

Un travail de longue haleine nécessitant de la technicité et beaucoup d’honnêteté!

Cette année, alors que le rapport de RSF est publié le 3 mai à l’occasion de la journée de la presse, le Maroc se retrouve à la 144 éme place derrière plusieurs pays….

Que reproche-tu-on au Maroc?

Selon la note publiée sur le site de RSF, le Maroc est à la 144e soit 9 places perdus. « la détention arbitraire des journalistes Omar Radi et Souleiman Raissouni se prolonge et le harcèlement judiciaire d’autres journalistes critiques ne faiblit pas »…dit-on dans  ce même rapport.

La note fait référence à deux procès de 2 journalistes précédemment poursuivis et jugés devant les tribunaux Marocains pour crimes sexuels, le premier pour viol sur sa collègue journaliste, le deuxième pour attentat à la pudeur sur un jeune homme. Des poursuites intentées par des victimes marocaines.

Dans le même rapport, le Maroc est accusé de procéder à des arrestations sans mandat et des détentions provisoires prolongées . L’on fait référence aux mêmes dossiers qui circulent sur les réseaux sociaux….et qui ont soulevé plusieurs controverses quand à la source des campagnes de désinformation menées hors du maroc et des marchands des droits humains se trouvant d’ailleurs à l’intérieur du pays. Des procès qui ont fait l’objet de campagnes de calomnie et de diffamation contre des magistrats, des avocats et des responsables de la sécurité au Maroc….des campagnes orchestrées par quelques proches des 2 journalistes cités dans le rapport.

l’Algérie est à 136eme place!

Dans le même rapport, l’Algérie est 136eme, et le rapport fait référence à l’article 54 de la Constitution qui garantit la liberté de la presse, et cite que “de plus en plus de journalistes se retrouvent devant les tribunaux pour leurs écrits et un nouveau Code de l’information, décrié et préparé sans concertation, a été adopté”.

Il faut rappeler que la presse en Algérie a enregistré cette année l’emprisonnement du journaliste Ihssane Belkadi, Du journaliste Belkacem Hawam jugée pour avoir enquêté sur des produits cancérigènes, L’arrestation du journaliste Mustafa Ben Jamea.

Le scandale de la journaliste Amira Bouraoui qui a fuit l’Algérie et dont la mère s’est faite arrêtée puis a été mise sous contrôle judiciaire et le cousin Mustapha Bendjama, arrêté quelques semaines après….La mort d’un journaliste de Radio nommé Hamza Shaloush dans des circonstances suspectes….et la liste est longue!

Sans compter que le voisin n’autorise ni l’organisation syndicale des journalistes, ni un organisme l’autorégulation pour le secteur et interdit tout envoyés de “Reporters sans frontières” , alors que ces derniers enquêtent au Maroc a leur convenance et rencontrent qui ils veulent …..mais surtout financent des activités en partenariat avec des associations professionnelles marocaines…..

Cette Algérie là ne recule que de deux points dans le classement de Reporters sans frontières, tandis que le Maroc recule de neuf points.

Rappelons tout de même que le siège de RSF  est à Paris, et que cette organisation reçoit le soutien du gouvernement français….

Le Maroc subit une attaque orchestrée

En effet, de plus en plus, les rapports de différentes instances internationales reprennent les mêmes dossiers pour attaquer le Maroc, une stratégie dont les acteurs sont aujourd’hui connus de tous….allant de la fabrication de dossiers à la médiatisation. Une machine bien huilée aujourd’hui grâce à l’implication de quelques marocains en quête d’argent et de célébrités sur les réseaux sociaux.

Le concept de la communauté internationale de la responsabilité de protéger les droits humains devient un « instrument d’ingérence dans les affaires intérieures des États »…jusqu’à oublier que la responsabilité de protéger n’est pas une « institution juridique internationale » …..Cela ressemble de plus en plus à une « réédition du fameux concept d’intervention humanitaire » que les pays occidentaux ont activement utilisé des années 60 aux années 90 du siècle dernier en violation flagrante de leurs obligations au nom des droits humains.

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