Casablanca: Le sage et les bandits…

Casablanca: Le sage et les bandits…

- in opinions et débats

 

Express tv/ ✍Belkacem Amenzou:

L’arrivée d’un vieux routier des arcanes de l’Intérieur, Mohamed Mhidia aux commandes de la capitale économique du pays et de sa région ébranle déjà la « mafia » de la spoliation immobilière, les élus rompus à la corruption et ceux qui sont impliqués dans la dilapidation des deniers publics, les détournements, le clientélisme et le conflit d’intérêts.

La couleur a été annoncée par le refus d’apposer son visa sur la décision de nomination d’une femme responsable à la tête du secteur de l’Urbanisme à la commune urbaine de Casablanca. Le refus, semble-t-il, sera suivi par l’ouverture d’une enquête par les autorités compétentes sur les motifs extrêmement graves, ayant motivé la décision du rejet renvoyée comme une bombe à la maire de la ville. C’est la piste qui conduira indubitablement l’enquête du sage pour démêler l’écheveau complexe. Les directions pilotes de la mairie seront donc sous les projecteurs.

Reconfiguration

Parallèlement à ce chantier de la commune urbaine, le conseil préfectoral serait «reconfiguré» avant la prochaine session ordinaire ou extraordinaire de cette instance préfectorale, puisqu’on n’imagine mal le sage assis aux côtés d’un président mouillé jusqu’au cou dans des affaires étalées sur la Toile et qui sont encore au cœur de l’enquête ouverte par la brigade nationale de la police judiciaire, sous la supervision du procureur général du Roi près la cour d’appel de Casablanca.

Les répliques sismiques de cette «reconfiguration» toucheront assurément certains arrondissements où un simple «regard» du président était suffisant pour former des majorités et assurer le vote. La marche et la démarche se poursuivront ainsi pour arriver au mi-mandat afin de remettre le train de la gestion de la chose locale sur ses rails et permettre à Casablanca de respirer l’air de la transparence, de la rigueur et surtout du «Sérieux», concept souligné à plusieurs reprises par le Souverain dans ses discours. La mission du nouveau wali serait donc d’assurer ce dosage du «Sérieux» à la métropole.

Dossiers volumineux

Dans ce sillage, tous les dossiers volumineux constamment «anesthésiés» par des manœuvres, devenues le secret de Polichinelle, seront dépoussiérés et réintroduits dans le circuit pour élucider les soupçons qui les entourent.

Dans le lot, figure l’affaire d’un projet de la rente maquillé par la formule de terrains de proximité sur une superficie de plusieurs hectares, appartenant au Domaine privé de l’Etat dans la zone de Oasis à Aîn Chock. Ce projet, qui illustre la rente sous toutes ses formes, a été lancé par le président de l’Arrondissement, en violation flagrante des lois en vigueur.

Le terrain en question a été cédé à une société créée, la veille de la transaction douteuse, par son épouse pour lancer le projet qui fonctionne aujourd’hui sans obtenir le permis de conformité et sans signature du procès-verbal de réception. Pire encore, ce volumineux dossier fait depuis longtemps l’objet d’une enquête ouverte par la BNPJ, sous la supervision du procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca.

A Maârif, où un fonctionnaire «hors-norme» avait fait des ravages en toute impunité avant d’être «affecté» à la mairie, en attendant le passage de la tempête, force est de dire que l’affaire de falsification des plans et d’autres documents d’urbanisme, livrera tous ses secrets. Ce qui mettra à nu le «nid» de légalisation des documents falsifiés à Ain Sebaâ.

A Mers Sultan, où le bureau du président sert de base arrière pour des projets immobiliers, dont certains sont dans le circuit judiciaire, les rafales de vent du «Sérieux» dépoussièreraient le site où un projet serait conçu sur une décharge à Hay Hassani et d’autres fichiers ailleurs.

A Ben M’sik, le sage ne cautionnerait jamais les pratiques de l’inamovible président qui avait accédé, en 2003, au conseil de la ville en tant que très modeste élu avant de devenir aujourd’hui milliardaire, battant tous les records en matière de cumul de fonctions.

Ces affaires ne sont que la partie visible de l’iceberg. Autant dire que le nouveau wali a du pain sur la planche pour remettre la métropole sur de bons rails.

Loading

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You may also like

Carte blanche aux artistes émergents de l’ESBAC à Rabat

  Express tv/ Carte blanche aux artistes émergents