La société civile Belgo-Marocaine répond aux séparatistes.*

La société civile Belgo-Marocaine répond aux séparatistes.*

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Société Civile BELGO-MAROCAINE
Nous, membres engagés de la société civile Belgo-Marocaine, originaires pour la plupart de la région du Rif, sommes interpelés, et même indignés, par l’ouverture récente d’un prétendu « Bureau de la représentation du Rif en Algérie », à Alger même, par un groupuscule séparatiste rifain pourtant insignifiant.

Face à cette initiative déplorable, il est impératif pour nous de réagir, car cette machination constitue avant tout une attaque flagrante contre la population d’origine rifaine elle-même. En effet, cela s’apparente purement et simplement à une prise en otage d’une partie de notre histoire par une idéologie qui, insidieusement et par collusion avec nos ennemis notoires, s’est rendue coupable d’actes de trahison envers ceux qu’elle prétend pourtant représenter.

Nous ne pouvions pas rester indifférents à cette situation et il était impératif que nous fassions savoir notre refus de voir notre pays, le Maroc, et notre région d’origine, le Rif, attaqués dans leur honneur et leur dignité. Vraiment, nous sommes confrontés à un groupuscule qui recourt sans vergogne au révisionnisme historique pour déformer délibérément l’histoire, créant ainsi une version éloignée de la réalité. Parallèlement, nous faisons face à une usurpation de notre identité régionale et culturelle, réduite à des fins politiques dans sa forme la plus dégradante. Puis, comment ne pas s’opposer à cette tentative flagrante d’usurper l’expression rifaine elle-même, de s’approprier sans consentement et sans aucune légitimité l’expression d’une région entière et de ses habitants qui n’ont pourtant rien demandé de tel.

Nous appelons à lutter contre ceux qui espère capitaliser politiquement sur un supposé ressentiment profond, en utilisant cela comme carburant pour leur propagande. Ils cultivent une rhétorique discursive empreinte de frustration, semblant être l’essence même d’une idéologie au service d’intérêts autres que ceux du Rif et de ses habitants. Il est indubitable que les aspirations régionales du Rif ont toujours été envisagées dans le contexte d’un Maroc unitaire et unifié. En tant que Belgo-Marocains originaires de cette région, nous soutenons et soulignons que c’est uniquement dans ce cadre qu’elles peuvent être pleinement satisfaites.

En tant que Belgo-Marocains membres de la société civile, défendant des valeurs positives, il est impératif pour nous de faire barrage à un groupuscule se présentant comme un parti politique et prônant la séparation sur des bases ethniques. Il est manifeste que cette officine politique va à l’encontre des valeurs promues par une région reconnue pour les principes qu’elle incarne et qu’elle a toujours défendus, comme en témoigne sa diversité linguistique et ethnique indiscutable. Comment un prétendu parti de cette nature ne représenterait-il pas un danger évident, en premier lieu pour le Rif ?

Les risques inhérents, tels que la division sociale, la discrimination, la polarisation politique, et surtout l’apologie d’un suprémacisme ethnique ou la glorification de la supériorité d’une ethnie sur d’autres, contreviennent aux principes fondamentaux d’égalité, de justice et de respect des droits de l’homme. Nous ne pouvons tolérer l’action d’un prétendu parti dont le dessein est de contribuer à l’instigation de conflits intercommunautaires, à la discrimination systémique et à la fragmentation sociale. La véritable affection envers le Rif s’exprime par un engagement constant en faveur de la solidarité, de la diversité et de la paix, repoussant ainsi toute tentative de nuisance.

Puis, dans leurs discours, ces partisans de l’exclusion et de la manipulation de l’identité ethnique à des fins politiques se présentent comme des victimes de la « colonisation marocaine ». Si l’on passe outre l’absurdité d’une telle position et l’irrationalité de réclamer à la fois l’héritage d’Abdelkrim et du drapeau de la confédération des tribus du Rif, qui ont lutté contre le colonialisme espagnol et français dans le cadre d’une convergence et d’une libération nationale marocaine, le choix des termes n’est pas innocent, mais bien dangereux et porteur de conséquences lourdes. En prétendant critiquer l’État central marocain, ces partisans du séparatisme adoptent une perspective ethnique qui stigmatise la population marocaine en la percevant comme une « force d’occupation ». Selon eux, le Rif devrait être débarrassé de ceux qui ne sont pas autochtones de cette région, une position qui réveille les souvenirs de périodes sombres de l’histoire. En effet, cette vision séparatiste, basée sur une perspective racialiste et la hiérarchisation des groupes selon ces critères, doit être appréhendée en tant qu’idéologie présentant des caractéristiques racistes. L’utilisation délibérée de termes tels que « colonisation marocaine » feint de critiquer l’État tout en créant une grille de lecture raciste, instaurant une division entre les groupes au sein de la population marocaine et contribuant ainsi à une rhétorique potentiellement source de haine.

Ce parti porte en lui les germes et les signes précurseurs de l’autoritarisme en se proclamant comme le seul représentant du Rif, une perspective intolérable de nos jours. Cette approche néglige la diversité politique et idéologique présente dans la région, adoptant un modèle inspiré du FLN algérien, son mentor et protecteur, qui n’a jamais su opérer sa transition démocratique. Cette démarche révèle les aspirations hégémoniques de ce parti autocratique, dont le programme semble d’ores et déjà négliger des aspects primordiaux tels que les libertés individuelles et la démocratie. Il est important de comprendre que ce séparatisme, s’il vise à diviser le Maroc, aura d’abord un impact sur le Rif en méprisant sa pluralité, sa population et leurs aspirations culturelles diverses. La stratégie de désinformation qu’il entreprend, prétendant au droit des Rifains à l’autodétermination, est en réalité celle d’un parti insignifiant cherchant à disposer du contrôle total sur une région et toute une population, sans considération pour un quelconque processus démocratique.

Car, s’ils font l’économie de tout esprit démocratique, c’est parce que lorsqu’ils évoquent à tort le terme de « république », leur proximité n’est pas tant dirigée vers Abdelkrim et son combat, mais plutôt vers une période antérieure à celui-ci. À travers leurs discours et leurs positions, se profile en filigrane le véritable projet de société qu’ils défendent et qui s’apparente à la « rifublik ». Cette période historique fut particulièrement sombre pour le Rif, marquée par les tensions avec l’Espagne, qui nourrissait des ambitions coloniales dans la région. Dans la fin du 19ième siècle, l’Espagne déversa un important arsenal sur le sol nord-marocain, alimentant les tribus rifaines en armes et en munitions, amorçant ainsi ce qui fut ultérieurement qualifié de « rifublik ». Cette phase, marquée par d’importantes vendettas et une certaine anarchie, prit fin avec l’arrivée de Ben Abdelkrim al-Khattabi, qui en proclama la fin. Ainsi, il apparaît clairement que le projet de société qu’ils sous-tendent est une proposition peu reluisante, suggérant un retour en arrière, l’absence d’État de droit et une ère marquée par la violence.

En définitive, leur adhésion à ce parti séparatiste n’est pas tant parce qu’ils sont Rifains, mais à cause d’un ressentiment profond, d’une haine, d’une idéologie suprématiste, par ambition malsaine, par détestation de l’Autre, par complexe d’infériorité, et finalement, par faiblesse, dépourvus qu’ils sont d’un projet de société fort capable de transcender ces diverses frustrations.

Il est primordial donc de ne pas se méprendre et de ne pas tomber dans le piège tendu par ceux-là mêmes qui aspirent à être amalgamés avec l’ensemble des Rifains, englobant toute une région dans le dessein d’asseoir une théorie nationale de la trahison collective du Rif. Assurément, il convient de ne pas « criminaliser » une région, une identité rifaine ou une histoire particulière, mais plutôt de cibler un groupuscule que l’exil confortable rend audacieux, qui s’efforcera par tous les moyens – soutenu et abrité par nos ennemis notoires – de semer la confusion. Son objectif est de faire croire à l’existence prégnante de prétendues velléités séparatistes, certes fantasmées. Ce groupe va jusqu’à prétendre au monopole définitif sur l’héritage rifain, adoptant une posture de victime et d’opprimé qui, sous le couvert d’instrumentalisations et de machinations, souhaite « internationaliser » leur agenda et ainsi prouver leur capacité de nuisance. Tout cela ne vise qu’à tirer profit du détournement des souffrances vécues jadis par cette région, ou à exploiter la fable d’un parti national rifain, ou pour ainsi dire d’un parti fantoche et sans assise.

Nous nous dressons avec détermination contre ce séparatisme voué à l’échec. En effet, ce n’est pas un séparatisme possible que nous combattons, mais un projet délétère irréalisable parce que rejeté par le Rif et les Rifains. Ils ne peuvent ni arracher le Rif du reste du Maroc, ni introduire une idéologie étrangère en son sein, ni convaincre les Rifains même les plus révoltés. Comment prétendre séparer une nation de ses défenseurs les plus vaillants? Qu’importe les ennemis du Maroc, les Rifains l’ont toujours défendu des assauts de ses ennemis, qu’ils soient jadis au Nord ou aujourd’hui à l’Est. Car porteurs des constantes nationales que sont l’islamité, l’amazighité, l’arabité, ils portent avec fierté cette marocanité.

Affirmer ces constantes et rappeler nos principes ne relève pas d’une simple posture de simples défenseurs inconditionnels du Maroc, mais plutôt d’une position réfléchie en notre qualité de membres de la société civile belgo-marocaine aspirant à jouer un rôle constructif dans le processus de changement. Notre vision s’inscrit dans la perspective d’un Maroc fort, résolument tourné vers l’avenir et inclusif de toutes ses composantes, mais surtout délivré de ces sempiternelles entraves que représentent ces groupuscules. Ces derniers, assujettis à des influences étrangères et conditionnés par des soutiens éphémères, tentent de compromettre notre marche entamée vers un mieux, la quête d’une société encore plus développée, plus juste et égalitaire.

A contrario, les Rifains, de concert avec l’ensemble des Marocains, ne revendiquent nullement une séparation ou un rejet de l’État, mais plutôt son engagement renforcé face aux défis qui se présentent à nous, notamment en ce qui concerne la diaspora et son intégration dans les institutions du pays, un enjeu majeur pour le Maroc et donc pour nous tous. Ces tentatives visant à nous éloigner du Maroc produisent l’effet inverse, en soulignant l’importance de participer en tant que citoyens diasporiques au développement du pays et d’être intégrés dans les diverses dynamiques en cours au Maroc. Bref, l’avenir et les aspirations des Rifains, et de tous les Marocains, contrairement aux propagandes de ces groupuscules, est de renforcer nos liens avec le Maroc, ensembles, qu’importe nos identités culturelles régionales d’origine, du Rif au Sahara marocain.

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