Rôle de la femme dans la consolidation de la paix en Afrique

Rôle de la femme dans la consolidation de la paix en Afrique

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En marge de la 55ème session du Conseil des Droits de l’Homme à Genève, l’Observatoire International de Genève pour la Paix, la Démocratie et les Droits de l’Homme, basé à Genève (IOPDHR-GENEVE), a organisé un side event, le 12 Mars 2024, autour du thème : « Résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité : Rôle de la femme dans la consolidation de la paix en Afrique ».

Modéré par, Mme. Karima Ghanem, Présidente du Centre International pour la Diplomatie, cette conférence a réuni d’éminents spécialistes des questions de la femme et de la sécurité.

 

Les panelistes se sont, ainsi, attardées sur le rôle des femmes dans la paix et la sécurité, les défis de la mise en œuvre de la Résolution 1325, le rôle de la société civile et de la médiation dans la résolution des conflits, les Mécanismes pour renforcer la participation des femmes aux négociations de paix, ainsi que la protection juridique et sociale et lutte contre la violence à l’égard des femmes dans les conflits armés et les catastrophes humanitaires

 

Prenant la parole, Ndaté DIENG, Avocate et Présidente de l’association Afrodysée, Genève des droits de l’Homme ; a articulé de manière éloquente le rôle crucial mais souvent sous-estimé des femmes africaines dans la promotion de la paix sur le continent. En soulignant la marginalisation persistante de leurs voix et leur sous-représentation dans les processus décisionnels, Dieng a appelé à un changement radical de perspective. À travers des anecdotes poignantes comme celle de Maimouna au Sahel et des exemples d’engagement des femmes au Burkina Faso, elle a démontré que les femmes ne sont pas simplement des victimes, mais des actrices de paix. Son plaidoyer pour un investissement accru dans l’éducation des filles comme moyen de briser le cycle de la pauvreté et de promouvoir la santé a été appuyé par des exemples concrets de femmes leaders comme Khadija Diallo. Ndaté a également souligné l’importance cruciale de l’application rigoureuse des résolutions internationales et des lois nationales pour garantir l’autonomisation des femmes et leur pleine participation à tous les niveaux de la société. En conclusion, elle a exhorté à la promotion d’une culture de paix en mettant en valeur l’histoire des femmes africaines et en reconnaissant leur rôle essentiel dans la construction d’une Afrique pacifique et prospère.

 

Dans ce contexte, Naima KORCHI, Juriste International et Présidente de Africa Women’s Forum ; a  mis en lumière l’urgence d’augmenter l’influence des femmes dans les efforts de paix. Elle a souligné que trop souvent, les femmes sont perçues comme des victimes dans leur ensemble lors des conflits, un phénomène illustré par des exemples tragiques tels que la crise en ex-Yougoslavie dans les années 70. Korchi a également mis en évidence le concept du viol comme arme de guerre, plaidant pour une protection accrue des femmes pendant les périodes de conflit armé. Elle a cité la Conférence de Pékin et la résolution 13-25 du Conseil de Sécurité des Nations Unies comme des jalons importants dans la reconnaissance des droits des femmes dans les zones de conflit. L’intervenante a insisté sur l’importance des réseaux régionaux et internationaux pour soutenir les femmes et identifier les experts, soulignant leur rôle crucial dans la médiation et la prévention des conflits. Korchi a également mis en avant le leadership du Maroc dans la promotion de la paix, soulignant son rôle en tant que président du Conseil de Paix et de Sécurité et son engagement en tant que contributeur majeur aux opérations de maintien de la paix de l’ONU. Enfin, elle a lancé un appel à une plus grande participation des femmes dans les processus de paix et de sécurité, soulignant les défis persistants liés au patriarcat et exhortant à encourager les réseaux de femmes médiatrices à l’échelle internationale. L’appel de Naima Korchi résonne comme un rappel urgent de l’importance cruciale de l’inclusion des femmes dans les efforts de paix, mettant en lumière non seulement les défis rencontrés, mais aussi les opportunités pour un avenir plus pacifique et équitable pour tous.

 

Également, Achille Pende Sommo, Coordinateur de la Fenêtre de Réponse Rapide; Women Peace and Humanitarian Fund a lancé un appel à une réflexion approfondie sur le rôle des femmes dans les processus de paix. Soulignant la complexité de définir ces processus, Achille a mis en avant la diversité des situations et des défis auxquels sont confrontées les femmes dans différents contextes de conflit. Il a critiqué l’essentialisation des femmes, notant que trop souvent, elles sont perçues comme ayant les mêmes besoins et expériences, alors qu’en réalité, elles font face à une variété de contextes et de combats. Achille a souligné l’importance des mécanismes internationaux et des initiatives locales pour améliorer le statut des femmes dans la société, tout en mettant en garde contre le danger de ne pas adopter une approche intersectionnelle pour comprendre leurs besoins diversifiés. En mettant en lumière l’importance de la représentation et de la légitimité des femmes dans les processus de paix, Achille a souligné la nécessité d’identifier clairement la terminologie et d’impliquer des acteurs pluridisciplinaires. Il a également souligné l’importance de la volonté politique des États et du rôle de la société civile dans la promotion de l’influence des femmes dans les efforts de paix. L’appel d’Achille résonne comme un rappel crucial de l’importance de reconnaître la diversité des expériences des femmes dans les conflits et de travailler à leur inclusion significative dans les processus de paix pour un avenir plus pacifique et équitable pour tous.

 

 

Dans la même veine, et étayant les propos de Mme. Aicha DUIHI, Présidente de l’Observatoire International pour la Paix, la Démocratie et les Droits de l’Homme, Genève  »IOPDHR-GENEVA-NGO » a mis en lumière les défis persistants auxquels les femmes africaines sont confrontées dans leur quête d’égalité et de participation à la paix, malgré 23 ans depuis l’adoption de la résolution 13/25 et neuf déclarations ultérieures. Elle a souligné l’absence de représentation politique et de prise de décision des femmes, insistant sur le rôle crucial qu’elles jouent dans la construction de la paix et la nécessité de leur présence pour garantir la stabilité. Duihi a dénoncé le sexisme envers les filles et les femmes, ainsi que leur utilisation comme outils de guerre, notant que ces problèmes persistent même après la résolution des conflits. Elle a identifié le manque de connaissance et de moyens comme des obstacles majeurs à surmonter. Encourageant un dialogue inter-pays, une collaboration entre la société civile et les organisations internationales, elle a plaidé pour une participation effective des femmes à tous les niveaux de la société. Malgré les progrès, Duihi a souligné que les femmes n’ont toujours pas atteint l’autonomie nécessaire, appelant à un engagement continu envers la construction d’une Afrique pacifique et prospère, où les femmes jouent un rôle central dans la consolidation de la paix.

 

 

 

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