L’avocat de l’écrivain français d’origine algérienne, Boualem Sansal, François Zimeray, a annoncé ce mardi son intention de porter plainte contre l’Algérie devant les organes des Nations Unies, après quatre mois de détention de son client sans qu’il ait pu communiquer avec sa défense.
Selon le journal français Le Marin, Sansal, âgé de 80 ans, fait face à une détention arbitraire par les autorités algériennes, qui l’ont empêché de rencontrer son avocat français. Le journal a indiqué que Sansal s’est vu demander de renoncer à son avocat Zimeray en raison de ses origines juives, ce qui a suscité une controverse.
Le Marin a rapporté que Me Zimeray a démenti les déclarations récentes du bâtonnier des avocats algériens, qui affirmait que Sansal avait changé tous ses avocats algériens et français et préférait se défendre lui-même. Zimeray a confirmé qu’il n’avait reçu aucune annulation officielle de son client, ce qui soulève des questions sur la véracité de ces allégations.
Face à ces développements, la défense française représentant Sansal a décidé d’adopter une position plus ferme. Zimeray a annoncé son intention de saisir plusieurs organes des Nations Unies, insistant sur le fait que « l’absence de défense rend impossible un procès équitable, ce qui rend la détention illégale ».
L’avocat a souligné qu’il avait respecté les procédures algériennes tout au long de cette période, mais n’avait reçu aucune réciprocité. Il a expliqué avoir soumis plusieurs demandes de visa pour rendre visite à son client, mais celles-ci ont été ignorées sans aucune réponse officielle des autorités algériennes.
Zimeray a également attiré l’attention sur une campagne médiatique hostile à son encontre en Algérie, notant qu’elle incluait des tonalités antisémites sans aucune réaction du gouvernement algérien, reflétant selon lui l’absence d’indépendance de la justice dans le pays.
Dans le cadre de son action juridique, Zimeray a expliqué qu’il recourrait aux « procédures spéciales » des Nations Unies, en commençant par le Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats, en raison de l’implication du président algérien Abdelmadjid Tebboune dans l’affaire. Ce dernier a qualifié Sansal de « fraudeur », ignorant la présomption d’innocence.
L’avocat français a également indiqué qu’il soumettrait le dossier au Haut-Commissariat aux droits de l’homme, qui supervise le Groupe de travail sur la détention arbitraire, afin de mettre en lumière les violations subies par Sansal et de demander sa libération immédiate.
Zimeray a affirmé bénéficier du soutien de l’Union internationale des avocats et du barreau de Paris, ce qui pourrait accroître la pression sur l’Algérie sur la scène internationale, notamment dans un contexte de responsabilisation accrue des États violant les droits de l’homme.
Le régime algérien fait face à des critiques croissantes concernant la situation des droits de l’homme et la liberté d’expression, la détention de Sansal étant devenue un exemple flagrant de la répression des voix dissidentes, alors que les appels à sa libération et à une révision des politiques répressives se multiplient.