Les tensions entre l’Inde et le Pakistan dans la région du Cachemire se sont intensifiées suite à des échanges de tirs. Selon des responsables, les forces pakistanaises et indiennes ont échangé des tirs pendant la nuit le long de la ligne de contrôle effective, qui constitue la frontière entre les deux pays dans cette région contestée. Le Pakistan a mis en garde son voisin contre toute « aventure imprudente », affirmant sa pleine capacité à répondre à toute agression qui porterait atteinte à sa souveraineté et à sa sécurité.
Said Ashfaq Jilani, un fonctionnaire du district de Neelum au Cachemire, a indiqué qu’un échange de tirs a eu lieu entre deux sites dans la vallée de Leepa pendant la nuit, sans cibler les civils, et que la vie continuait normalement, les écoles étant ouvertes. En revanche, des sources militaires indiennes ont rapporté que leurs troupes avaient riposté à des tirs en provenance du côté pakistanais visant des positions indiennes, sans faire de blessés.
Cet incident s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes, notamment après l’attaque survenue mardi dans la partie indienne du Cachemire, qui a fait 26 morts parmi des touristes. L’Inde a accusé un groupe d’être à l’origine de cette attaque, prétendant qu’il opérait depuis des territoires pakistanais, des allégations qu’Islamabad a rapidement démenties.
En réponse à cette attaque, le gouvernement indien a annoncé une série de mesures diplomatiques, notamment la suspension d’un traité sur le partage des eaux, la fermeture du principal point de passage terrestre, la réduction du nombre de diplomates et la suspension des visas pour les citoyens pakistanais, en demandant à ceux se trouvant en Inde de quitter le pays.
Le Pakistan a réagi rapidement : après une réunion d’urgence du Comité de la sécurité nationale, Islamabad a annoncé l’expulsion de diplomates indiens, l’annulation de leurs visas, la fermeture de la frontière et de l’espace aérien avec l’Inde, ainsi que l’arrêt de toutes les formes d’échanges commerciaux.
Le gouvernement pakistanais a affirmé que toute tentative indienne de couper l’approvisionnement en eaux du fleuve Indus, en vertu du traité médié par la Banque mondiale, serait considérée comme « un acte d’agression explicite », laissant entendre que le différend pourrait se transformer en un affrontement plus large incluant les ressources en eau comme élément stratégique.
Dans un communiqué de la part du ministère des Affaires étrangères pakistanais, il a été souligné que le pays « ne permettra aucun atteinte à sa souveraineté et à sa sécurité », réaffirmant son engagement envers la paix tout en insistant sur la préparation totale de ses forces armées à répondre à toute menace.
Le ministère des Affaires étrangères pakistanais a également déclaré que les conseillers de défense indiens étaient désormais « indésirables » et leur a donné 48 heures pour quitter le pays, dans une escalade diplomatique qui illustre l’ampleur des tensions croissantes entre ces deux puissances nucléaires.