Le Maroc se prépare à accueillir le festival Mawazine, qui s’est imposé comme l’un des plus grands événements musicaux au monde, grâce au soutien royal et à l’important appui institutionnel. Cependant, les défis organisationnels, notamment en matière de communication et de médias, continuent d’affecter cet événement international.
Malgré les énormes ressources financières et logistiques mises à disposition par l’État, l’agence de communication en charge du festival demeure un point faible manifeste dans le dispositif. Son mode de fonctionnement est marqué par une certaine désorganisation, dépourvue d’une stratégie marketing réfléchie ou d’une politique de communication professionnelle. Chaque année, la même confusion resurgit lors des conférences de presse organisées par les artistes. Les journalistes se heurtent à des obstacles organisationnels qui entravent leur couverture, le tout dans un cadre dénué de critères clairs pour la gestion des événements médiatiques.
Le problème ne s’arrête pas à une simple mauvaise organisation. Les publicités relatives au festival sont diffusées de manière sélective, favorisant des sites spécifiques à chaque édition, même lorsque certains d’entre eux n’ont pas une large audience. En revanche, des plateformes médiatiques actives et influentes sont privées de leur part dans les campagnes publicitaires, soulevant ainsi de véritables questions sur la transparence et l’équité dans la gestion de ce dossier.
Un rapport du site « Statista » pour 2023 sur le marketing dans les festivals a souligné que 73 % du succès de tout festival international repose sur la solidité de sa stratégie médiatique et marketing. L’absence de cette vision risque de compromettre les efforts des autorités marocaines, qui ont réussi à assurer l’organisation et la sécurité de l’événement au cours des années passées.
L’expérience d’autres festivals tels que Coachella aux États-Unis et Glastonbury au Royaume-Uni montre que l’investissement dans des médias professionnels et une communication intelligente est le pilier de tout festival mondial. Il ne suffit pas de garantir des scènes et des financements conséquents ; l’image du festival doit atteindre le public local et international de la meilleure qualité possible.
Face à cette réalité, il est urgent de revoir la gestion de l’aspect médiatique du festival Mawazine. Le succès de toute édition future dépend d’une stratégie de communication transparente, équitable et basée sur l’efficacité, loin de toute forme de favoritisme ou de relations personnelles. Devant ce défi, la question sous-jacente est la suivante : l’équipe du festival a-t-elle le courage de prendre des décisions décisives pour préserver la réputation internationale de Mawazine, bâtie au fil des années ?
