Le président du régime militaire du Gabon, Brice Oligui Nguema, a remporté les élections présidentielles avec 90,35 % des voix, selon les résultats préliminaires annoncés par le ministère de l’Intérieur dimanche soir.
Nguema, qui a mené un coup d’État en août 2023 mettant fin à plus de cinq décennies de domination de la famille Bongo, accusée de corruption, a pris la présidence de transition en s’engageant à restaurer la démocratie. Sa victoire écrasante renforce sa position politique tout en le confrontant à de vives défis sociaux et économiques.
La chaîne officielle « Gabon 24 » a rapporté plus tôt dimanche que Nguema « devance largement » dans plusieurs provinces du pays d’Afrique centrale.
Le taux de participation aux élections, qui se sont déroulées samedi, a atteint 70,4 % selon les chiffres provisoires, ce qui reflète une forte mobilisation des électeurs désireux de tourner la page du régime militaire.
Les rues de la capitale Libreville sont restées calmes le lendemain du scrutin, contrairement à l’atmosphère tendue observée lors des élections de 2016 et 2023.
Plus de 2,3 millions d’électeurs ont voté en pleine crise cumulative, comprenant une hausse du chômage, des coupures récurrentes d’eau et d’électricité, et la dégradation des infrastructures.
Les routes praticables ne dépassent pas 20 %, selon des statistiques gouvernementales. Les trains, seule option de transport terrestre collectif, enregistrent des déraillements fréquents. Dans les zones rurales, le taux de chômage des jeunes dépasse 60 %.
La victoire de Nguema ouvre la voie à une nouvelle étape, mais les citoyens gardent les yeux rivés sur des actes, et non des discours.