Dans le cadre des festivités de la dix-septième édition du Salon international de l’agriculture au Maroc, la ville de Meknès a abrité, le mardi 22 avril 2025, une conférence internationale de haut niveau placée sous le thème : « Gestion de l’eau pour une agriculture durable et résiliente ». Cet événement, organisé par le Ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, des eaux et forêts, a constitué une plateforme stratégique pour échanger des idées sur les enjeux de l’eau et de l’agriculture face aux changements climatiques en cours.
La conférence a vu la participation notoire de 27 délégations étrangères, comprenant des ministres et des personnalités éminentes dans les domaines de l’eau et de l’agriculture. L’ouverture de la séance a été assurée par M. Ahmed El Ouari, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du développement rural, des eaux et forêts, en présence de M. Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, de M. Benjamin Haddad, ministre délégué chargé des affaires européennes du gouvernement français, de M. Francesco Lollobrigida, ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire et des forêts d’Italie, ainsi que de M. Loïc Fouchon, président du Conseil mondial de l’eau.
Lors de cette rencontre, l’importance de l’alliance entre l’eau et l’agriculture a été soulignée comme un pilier stratégique pour garantir la sécurité alimentaire et promouvoir le développement rural, en parfaite harmonie avec les orientations du Maroc visant à faire de l’agriculture un vecteur de développement durable. Dans son discours d’ouverture, le ministre Ahmed El Ouari a fait remarquer que cette conférence s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la vision « Génération Green 2020-2030 » et du programme national de fourniture d’eau potable et d’irrigation 2020-2027, à travers des mesures concrètes visant à mobiliser et à valoriser les ressources en eau agricole, renforçant ainsi la capacité de l’agriculture marocaine à faire face aux variations climatiques.
Le ministre a également rappelé les propos du discours royal prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, le 29 juillet 2024, qui appelait à la nécessité de moderniser la politique nationale de l’eau et de faire de l’approvisionnement en eau potable et de la satisfaction des besoins en irrigation des priorités stratégiques.
Concernant les défis climatiques, le ministre a noté que le Maroc traverse la plus longue période de sécheresse de son histoire, ayant connu sept années consécutives de faibles précipitations, ce qui a eu un impact direct sur la production agricole et animale, réduisant considérablement les ressources en eau allouées à l’irrigation.
Néanmoins, les précipitations importantes observées au Maroc durant les mois de mars et avril ont permis d’améliorer les indicateurs de la saison agricole, notamment en ce qui concerne la couverture végétale et la situation hydrique générale.
Les travaux de la conférence ont été accompagnés de l’organisation de deux ateliers spécialisés ; le premier était centré sur l’alliance entre l’eau et l’agriculture comme levier d’adaptation aux changements climatiques, tandis que le second abordait le thème des innovations et des stratégies intégrées pour gérer efficacement les ressources en eau agricoles.
Les participants ont ainsi échangé des expériences et des réussites, portant sur des moyens de gestion intégrée des eaux, l’innovation dans les techniques hydrauliques, la recherche de mécanismes de financement novateurs, ainsi que sur des approches communes pour renforcer la résilience de l’agriculture face aux défis climatiques.
La séance d’ouverture s’est conclue par la signature de deux accords importants, témoignant d’un engagement clair du Maroc en faveur d’une gestion durable des ressources en eau.
Le premier accord concerne un projet de gestion participative de la nappe phréatique Fès-Meknès, via un programme de travail participatif entre les différents acteurs, visant à établir un équilibre entre les exigences de préservation de l’environnement et la satisfaction des besoins économiques et sociaux de la région.
Le second accord vise à renforcer la coopération entre les secteurs de l’agriculture et de la météorologie à travers l’échange de données et d’expertises, le développement de services météorologiques destinés aux agriculteurs, ainsi que le renforcement des capacités des acteurs dans ce domaine.
Les interventions des participants ont unanimement souligné que cette rencontre a constitué une véritable opportunité pour soutenir les politiques publiques dans les domaines de l’eau et de l’agriculture, ouvrant de nouvelles perspectives à une coopération internationale plus dynamique, capable de relever les défis communs et de concevoir des solutions innovantes pour garantir une agriculture durable et plus résiliente face aux changements climatiques.
