Wafa Melih lance « Je t’offre un verre de vin » et appelle à un soufisme pratique pour faire face à la corruption.

Wafa Melih lance « Je t’offre un verre de vin » et appelle à un soufisme pratique pour faire face à la corruption.

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Dans le hall de la Dar Al-Tawhidi, lors de la Foire internationale du livre à Rabat, l’auteure marocaine Wafa Melih a présenté, mercredi 23 avril, son nouveau roman « Je t’offre une coupe de vin ». Ce roman raconte une histoire d’amitié complexe entre trois jeunes intellectuels qui croisent leurs chemins dans les rues de la vie quotidienne, tandis que leurs parcours se fragmentent entre improvisation politique, déroute morale, et quête de sens dans une réalité sans boussole.

L’auteure explique que sa motivation pour écrire ce livre provient d’une profonde prise de conscience des corruptions et du chaos qui affectent divers domaines. Elle a donc choisi de baser son récit sur trois personnages représentant trois catégories : l’intellectuel, le politicien, et l’acteur économique. Chaque personnage appartient à un domaine spécifique, mais se croise avec les autres sur des questions fondamentales concernant le sens, la responsabilité et la désorientation. Wafa Melih ne se contente pas de dépeindre la crise, mais propose à travers le parcours de l’un des personnages une solution. Ce personnage, après avoir perdu sa mémoire, la retrouve avec une nouvelle vision qui l’entraîne vers le soufisme, non pas comme un retrait spirituel, mais comme un acte concret se traduisant par un changement sur le terrain.

Dans le roman, ce jeune homme s’enfuit de la ville de Fès vers un village reculé et marginalisé au sud du Maroc. Là, il commence à contribuer à la dynamisation de l’infrastructure nationale, insufflant une vie nouvelle de manière vivante qui dépasse le discours pour rejoindre l’action. Melih estime que le véritable soufisme est celui qui se pratique et se réalise dans la vie quotidienne. Il ne suffit pas de croire en l’idée, il faut en faire partie et la traduire en étapes concrètes.

Concernant le titre du roman « Je t’offre une coupe de vin », Melih affirme qu’il s’agit d’un piège linguistique, intentionnellement élaboré. La coupe ici n’est pas un vin matériel, mais un symbole de l’amour soufi, cet amour qui donne à l’homme une raison de continuer et ravive les relations entre les gens, ainsi que le rapport de l’homme à la vie et à lui-même.

Wafa Melih a également abordé la situation du livre imprimé au Maroc, exprimant son inquiétude face à la montée du numérique et à son impact sur l’édition papier, dans un contexte de faiblesse de soutien et de difficulté de distribution. Malgré cela, elle considère que le livre imprimé demeure essentiel et que le plaisir de lire ne s’accomplit que par ce biais.

Quant au principal défi qu’elle a rencontré lors de l’écriture, il s’agissait du temps. Entre ses obligations professionnelles et familiales, elle a dû se créer un moment privilégié pour écrire, au milieu d’une vraie pression, mais elle le définit comme une partie de la résistance qu’elle a décidé de mener.

Dans son message aux écrivaines marocaines, elle appelle à persévérer dans l’écriture malgré les contraintes, à résister au chaos par l’écriture, et à s’accrocher à l’acte créatif comme moyen de donner un sens à l’existence. Pour elle, écrire n’est pas seulement produire des textes, mais mener une bataille contre le vide et l’effacement.

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