Le parlement sénégalais a voté en faveur de l’audience devant la Haute Cour de justice pour cinq anciens ministres sous le mandat du président Macky Sall, en raison de charges liées à la « corruption ».
Les anciens ministres Mustafa Diop, Amadou Mansour Faye, Salimata Diop, et Aissatou Sophie Gladima sont accusés de « corruption » dans le cadre de la gestion du Fonds Covid-19. Parallèlement, l’ancien ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, est accusé de « détournement grave de biens publics » destinés à la construction d’un tribunal.
Abdallah Tall, président de la Commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits de l’homme à l’Assemblée nationale, a affirmé que c’est au parlement seul qu’incombe le droit d’officialiser l’audience, tout en soulignant que l’Assemblée « n’est pas un organe politique, même si elle est composée de députés ». Il a précisé que c’est le parlement qui établit les faits, et non la police ou le ministère public.
D’autre part, la députée Aïcha Tall Sall, ancienne ministre sous Macky Sall, a critiqué les mesures prises contre les anciens ministres, soutenant que les députés « ont usurpé le rôle du procureur », et que le vote du parlement sur les accusations portées contre eux « est illégal ».
Il convient de rappeler que le Sénégal a créé, sous le mandat de Macky Sall, un fonds pour répondre aux impacts de la pandémie de Covid-19 entre 2020 et 2021, d’un montant de 700 milliards de francs CFA (plus d’un milliard d’euros). Un rapport de la Cour des comptes en 2022 a mis en lumière des cas de surfacturation de l’achat de matériel, notamment des quantités de riz achetées à des prix largement supérieurs à ceux du marché.
À noter que l’audience de responsables gouvernementaux devant la Haute Cour de justice sénégalaise n’est survenue que deux fois depuis 1960 : la première en 1963 et la seconde en 2005.