Quand la bataille devient contre le troupeau silencieux… pas contre le cheikh de la zaouïa.

Quand la bataille devient contre le troupeau silencieux… pas contre le cheikh de la zaouïa.

- in Société

Nadine Jallal /

Abdelilah Benkirane n’est pas seul en première ligne de la bataille. Certes, il s’est affiché à la une et a choisi d’abaisser son discours à un niveau inapproprié par rapport à son passé politique et à sa position symbolique, mais il sait parfaitement ce qu’il fait, pourquoi il agit ainsi et à qui il adresse ses messages. Il rejoue sa vieille carte, celle du positionnement par le bruit, en ravivant le récit de la victime et du seul combattant.

Cependant, la vérité, comme l’explique notre collègue Ridouane Ramadan, est qu’Abdelilah Benkirane n’est plus qu’une façade pour un courant de complicité silencieuse et de lâcheté politique et médiatique, derrière lequel se cachent ceux qui n’osent pas exprimer leurs positions publiquement, ceux qui appartiennent au "Club du murmure", où les intentions se trament dans l’ombre et la liberté est raillée dans des réunions privées, laissant le champ libre au ‘sheikh’ pour agir sans contrôle ni retenue.

Ridouane, dans une réflexion profonde mêlant colère et dignité, a exprimé son rejet de la culture de la duplicité : sa bataille n’est pas seulement contre ceux qui l’insultent ou cherchent à le rabaisser, mais aussi contre ceux qui ont choisi le silence suspect, un silence dicté non par la sagesse mais par la lâcheté et l’opportunisme. Contre ceux qui pratiquent l’ “analyse” dans les institutions, touchant des salaires élevés en échange de “l’expertise”, tandis qu’ils ne maîtrisent de la politique que le changement de couleur et l’adulation des plus forts.

Au milieu de ce vacarme, certains journalistes, habitués à leur opportunisme, se rangent du côté du discours populiste d’Abdelilah Benkirane, non pas par défense de la vérité, mais par opportunisme, s’engageant dans une campagne de désinformation ciblée contre les voix libres qui ne transigent pas sur leurs positions et ne bradent pas leur indépendance. Ceux-ci ne sont pas perturbés par les insultes ou le harcèlement, mais attaquent ceux qui refusent de se taire, comme si la liberté d’expression était devenue un délit méritant une exécution symbolique.

Ridouane n’a pas fléchi, n’a pas cherché refuge derrière des lignes obscures, mais a affirmé clairement : “Ma bataille n’est ni électorale, ni personnelle, ni partisane. Je ne convoite pas un siège, je ne désire pas une voix. Je suis un homme d’opinion, et pour moi, l’opinion est une position qui ne s’emprunte pas, ne se loue pas, et ne se tait pas.”

Il nous rappelle que ceux qui acceptent d’être humiliés par Abdelilah Benkirane, qui se laissent traiter de "suckers" ou de "idiots" tout en applaudissant, ont délibérément renoncé à leur dignité. Et ceux qui s’appuient sur la solidarité des foules virtuelles enragées contre ceux qui écrivent avec respect et s’opposent avec professionnalisme ont choisi de faire partie de la médiocrité et non de la résistance.

Quant à ceux qui n’ont pas le courage de dire : “Taza avant Gaza”, qui savent pertinemment qu’Abdelilah Benkirane ne représente plus qu’un investissement dans l’excitation et la diversion, ces derniers sont complices dans la production de l’illusion.

En fin de compte, Ridouane rappelle que sa bataille n’est pas pour convaincre les spectateurs, mais pour défendre le droit à l’expression et s’opposer à ce que l’espace public se transforme en ferme de cris et terrain d’extorsion des esprits.

“Je ne me tairai pas”… une phrase qui n’appartient pas seulement à une position, mais à une conscience professionnelle qui refuse d’être domestiquée.

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