La ministre des Affaires étrangères russe, Maria Zakharova, a exprimé aujourd’hui, lundi, la préoccupation de Moscou face à l’interruption des communications avec les journalistes arrêtés. Elle a souligné que les autorités azerbaïdjanaises empêchaient les représentants du consulat russe de les rencontrer et ne fournissaient aucune explication officielle concernant les motifs des arrestations.
Les agences de presse russes, citant une source diplomatique, ont rapporté que l’invitation du diplomate a eu lieu à la suite d’une opération de sécurité menée par les autorités azerbaïdjanaises au bureau de « Sputnik » à Bakou, qui a abouti à l’arrestation du directeur de ce bureau ainsi que d’un employé. Il convient de rappeler que Bakou avait décidé de fermer le bureau en février dernier, bien qu’il ait continué à fonctionner, poussant ainsi les forces de sécurité à intervenir.
Le Conseil russe des droits de l’homme a condamné cette action azerbaïdjanaise, la qualifiant de violation des accords internationaux relatifs à la protection des journalistes, et a appelé à la libération des détenus dans les plus brefs délais.
Cette tension survient dans un contexte de montée des dissensions entre les deux pays, suite à l’annonce par le Comité d’enquête russe du démantèlement d’une bande criminelle à Ekaterinbourg composée d’individus d’origine azerbaïdjanaise, impliqués dans des meurtres et tentatives d’assassinat. Cet événement a suscité l’ire de Bakou, qui a présenté une protestation officielle, accusant Moscou d’utiliser la violence contre ses citoyens, et annonçant la mort de deux d’entre eux ainsi que des blessures pour d’autres.
En réponse, le ministère de la Culture azerbaïdjanais a annulé toutes les activités culturelles liées à la Russie, et toutes les visites de délégations officielles entre les deux parties ont été annulées, y compris la visite d’une délégation gouvernementale russe à Bakou et celle d’une délégation parlementaire azerbaïdjanaise à Moscou.
Zakharova a confirmé samedi dernier que le chargé d’affaires russe à Bakou avait fourni des éclaircissements aux autorités azerbaïdjanaises concernant les arrestations, indiquant que les enquêtes criminelles étaient toujours en cours et que les résultats seraient publiés ultérieurement par le Comité d’enquête russe.
De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a exprimé aujourd’hui, lundi, le regret de Moscou face aux récentes décisions de Bakou, affirmant que la Russie tenait toujours à développer de bonnes relations avec l’Azerbaïdjan. Il a ajouté que ce qui s’était passé à Ekaterinbourg relevait des actions des forces de l’ordre et ne devait pas devenir un motif pour détériorer les relations entre les deux nations.