Mohamed Maliki, ambassadeur du Royaume du Maroc en Inde, a affirmé que le Maroc et l’Inde jouent un rôle clé dans la dynamisation du développement sur le continent africain, grâce à des partenariats trilatéraux basés sur la confiance et la durabilité.
L’ambassadeur marocain, qui s’exprimait lors d’une rencontre organisée par le Club des correspondants étrangers d’Asie du Sud à New Delhi, a souligné l’importance de renforcer la coopération trilatérale entre le Maroc, l’Inde et l’Afrique, notamment dans des domaines vitaux tels que le transfert de technologies, les investissements productifs et le financement de projets d’infrastructure.
Maliki a indiqué que l’Afrique doit occuper une position centrale dans les stratégies de développement, ajoutant que la réalisation de cet objectif passe par des partenariats avec des pays fiables comme le Maroc et l’Inde, en raison de la complémentarité qui unie les deux nations tant dans leurs visions que dans leurs potentialités.
L’ambassadeur a mis en avant le secteur de l’énergie comme un domaine principal de coopération, soulignant l’expérience pionnière du Maroc dans les énergies renouvelables, qui a permis au Royaume d’affirmer sa position en tant qu’acteur régional et international majeur dans ce domaine.
Il a aussi évoqué le projet de gazoduc africain-atlantique, qui s’étend sur 5600 kilomètres et relie l’Afrique de l’Ouest à l’Europe, considérant que ce projet illustre l’intégration régionale dans laquelle l’Inde pourrait contribuer grâce à ses expertises technologiques et à son financement.
Dans ce même contexte, Maliki a souligné l’évolution du partenariat stratégique entre le Maroc et l’Inde, qui s’est élargi pour inclure des domaines tels que la défense, la cybersécurité et la lutte contre le terrorisme, notant que cette coopération se déroule de manière sérieuse et organisée, réalisant des intérêts mutuels.
Le diplomate marocain a considéré que le projet de création de l’usine « Tata » pour les systèmes avancés au Maroc, qui est la première usine indienne d’équipements de défense à l’étranger, témoigne de la solidité de ce partenariat. Cette usine se spécialise dans la production du véhicule blindé « WHAP 8×8 » et est en phase finale de mise en œuvre.
Maliki a assuré que ce projet renforce le tissu industriel de défense du Maroc et ouvre à l’Inde de nouvelles perspectives dans les marchés d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine.
Il a également noté que les relations entre le Maroc et l’Inde ont connu une croissance rapide depuis la visite royale à New Delhi en 2015, qui a établi un cadre effectif pour la coopération stratégique entre les deux pays.
Il a expliqué que les échanges commerciaux ont augmenté, passant de 1,2 milliard de dollars en 2015 à 4,2 milliards de dollars en 2023, et que le nombre d’entreprises indiennes enregistrées au Maroc est passé de 13 à plus de 46, en plus d’environ 200 autres entreprises impliquées dans divers partenariats industriels et logistiques.
Sur le plan humanitaire et culturel, Maliki a estimé que le partenariat bilatéral dépasse l’économie pour englober les liens culturels et touristiques, mettant en avant que le Maroc a accueilli plus de 40 000 touristes indiens en 2024, soit une augmentation de 43 % par rapport à l’année précédente, soutenue par la simplification des procédures de visa.
Cette rencontre, organisée sous le slogan « Construire des ponts et relier les continents », a vu la participation de plusieurs ambassadeurs arabes, africains et asiatiques, ainsi que des représentants des médias et des think tanks. Les participants ont discuté des perspectives de coopération entre les continents face aux transformations géopolitiques et économiques que connaît le monde.