La chambre des crimes financiers de la Cour d’appel de Casablanca a, ce jeudi, de nouveau mis en lumière l’une des étapes charnières de l’affaire dite « Escobar du Sahara », en se concentrant sur ce qui est connu sous le nom des « appartements de Saidia ». La séance a vu face à face les accusés Saïd El Nasiry et Fouad El Yezidi, ainsi que la notaire (Salima B.).
Lors de cette audience, le tribunal a entendu le témoin « Abd El Moulah A. », qui a confirmé sa présence pour témoigner sous serment, niant toute animosité personnelle envers les accusés. Il a expliqué qu’il était venu à Saidia avec sa femme, accompagné d’un proche décédé par la suite, dans le but d’acheter un appartement.
Le témoin a précisé que l’appartement qu’il avait choisi était supposément la propriété de l’homme d’affaires Fouad El Yezidi. Il a ajouté qu’il s’était rencontré avec lui dans un café en présence de sa femme, puis que la notaire les avait rejoints. Selon son récit, un accord avait été trouvé pour l’achat, et il avait versé un acompte dont il ne se souvenait pas du montant, avant de remettre le reste de l’argent à El Yezidi et à la notaire, recevant les clés directement d’El Yezidi tandis que la notaire s’occupait de la remise du contrat.
Le témoin a réaffirmé que toutes les démarches avaient été réalisées dans le bureau de notaire, en présence de sa femme, de la notaire et de deux employés, tout en niant connaître une personne nommée « El Haj Ibn Ibrahim ». Il a également indiqué qu’il possédait des biens immobiliers à Fès, Meknès et Al Hoceima, et travaillait dans les domaines de l’agriculture et du commerce, niant être affecté par des troubles psychologiques.
De son côté, l’accusé Fouad El Yezidi a nié posséder l’appartement lors de la confrontation, déclarant que son rôle se limitait à une médiation immobilière pour le compte de Saïd El Nasiry. Il a souligné que l’opération était supervisée par un haut responsable de la sécurité, occupant le poste de chef de la zone de sécurité de Saidia, sans avoir de relation antérieure avec lui.
El Yezidi a expliqué que le témoin lui avait remis un chèque au nom d’une personne, en raison de sa « bonne réputation » dans la région de l’Est, précisant que le montant de la transaction s’élevait à 96 millions de centimes, confirmant son statut d’investisseur et non de médiateur immobilier.
Malgré ces déclarations, le témoin a maintenu ses premières affirmations, confirmant que Fouad El Yezidi était la personne avec qui il avait réalisé la transaction en présence de la notaire, et qu’il n’avait jamais eu de relations avec « El Haj Ibn Ibrahim », des éléments qu’il avait également communiqués précédemment devant la brigade nationale de la police judiciaire.
En revanche, la notaire Salima B. a démenti tout ce que le témoin avait dit, qualifiant ses déclarations de « dénuées de fondement », insistant sur le fait qu’elle ne permettait pas l’intervention d’intermédiaires dans son cabinet, et qu’elle n’avait reçu aucune somme d’argent pour la vente de l’appartement, ajoutant que la présence des deux parties lors de la documentation n’était pas une condition essentielle.
La séance a été marquée par un évident trouble du témoin lors de son interrogation par le juge, qui a révélé qu’il revenait sur certains détails qu’il avait déjà fournis, notamment concernant la remise d’argent et la réception des clés, ce qui a ajouté à la confusion entourant cette phase de l’affaire dont les développements continuent de s’entrelacer.