Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et des Forêts, a confirmé que l’offre de bétail pour la dernière fête de l’Aïd al-Adha n’a pas dépassé 3,5 millions de têtes de moutons et de chèvres, alors que les besoins nationaux se chiffrent à plus de 6,5 millions de têtes. Il a souligné que l’appel royal à ne pas procéder aux abattages a joué un rôle crucial dans la préservation du cheptel.
Lors de sa participation à une conférence de presse du porte-parole du gouvernement, El Bouari a expliqué que les mesures prises ont permis de protéger trois millions de têtes femelles, participant ainsi à la reproduction du cheptel, en plus des 3,5 millions de têtes mâles qui ont fourni des approvisionnements de viande rouge sur les marchés.
Concernant le secteur des bovins, le ministre a signalé une diminution de 30 % de leur nombre par rapport aux taux habituels, qui varient entre 3 et 3,2 millions de têtes. Cette réduction est attribuée aux restrictions imposées par la pandémie de COVID-19 et à l’interruption de l’irrigation dans les périmètres laitiers. Cependant, le cheptel commence à retrouver sa vigueur, le nombre de vaches laitières ayant atteint 750 000 têtes après la pandémie.
Le secteur a également enregistré une diminution de 30 % du nombre de chameaux, qui s’établit désormais autour de 150 000 têtes, en raison de la dégradation de la couverture végétale et du manque de fourrage suite aux années consécutives de sécheresse.
Le ministre a noté que ces données soulignent l’efficacité de l’initiative royale qui a évité au pays une grave crise du cheptel depuis 2022. Il a rappelé les programmes de soutien à l’élevage pour faire face aux conséquences de la sécheresse et à la hausse du coût de production, ainsi que l’interdiction rigoureuse de l’abattage des femelles, tout en soulignant l’impact positif de l’amélioration des conditions climatiques entre janvier et avril 2025 sur les pâturages.
El Bouari a salué les efforts des éleveurs pour maintenir leurs troupeaux malgré des conditions difficiles, appelant à poursuivre le soutien au secteur pour garantir la durabilité des chaînes de production de viande et de lait.
Quant aux étapes à venir, il a précisé que le processus de marquage du bétail a commencé dans certaines régions et sera accéléré et généralisé en septembre prochain, mobilisant 1 835 techniciens et 1 825 aides techniciens au sein des comités locaux, après leur formation par les services vétérinaires.
Il a également annoncé la mise en place d’un soutien financier direct pour tous les éleveurs, réparti équitablement en fonction du nombre de têtes comptées et marquées, tout en allégeant les dettes des éleveurs et en organisant des campagnes de vaccination et d’encadrement technique.
Le ministre a précisé que le gouvernement a alloué environ 11 milliards de dirhams pour l’acquisition de fourrages et la préservation des femelles destinées à la reproduction, soulignant que la plupart des bénéficiaires de ce soutien appartiennent à la catégorie des petits éleveurs. En effet, 90 % des éleveurs de moutons et de chèvres possèdent moins de 50 têtes, 74 % en ont moins de 20, tandis que 93 % des éleveurs de bovins détiennent moins de 10 têtes.
El Bouari a conclu en réaffirmant que la prochaine mesure consistera à protéger et encourager la production nationale, en mettant fin à la suspension des droits de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée appliquées à l’importation de moutons, de chèvres et de lait en poudre.