Najiba Jalal dévoile les narrations : La Palestine est exploitée pour attiser la discorde en Égypte et au Maroc

Najiba Jalal dévoile les narrations : La Palestine est exploitée pour attiser la discorde en Égypte et au Maroc

- in Société

Dans une saison médiatique saturée de slogans et de mobilisation, Najiba Jalal vient bouleverser la donne. Son dernier épisode de « Discussion sur le canapé » n’est pas seulement une analyse politique, mais une enquête percutante, révélant comment la cause palestinienne est devenue un outil pour allumer une discorde au-delà des frontières. Sous le titre « Récits enflammés », l’épisode ouvre une plaie longtemps gardée secrète et attire l’attention sur les manœuvres médiatiques de manipulation émotionnelle.

Dès la première minute, Jalal s’attaque à la tempête. Elle s’arrête sur les discours du Hamas, qui accusent l’Égypte de la souffrance à Gaza, mais elle pose la question véritable : assistons-nous à un véritable acte de solidarité humaine ou sommes-nous confrontés à un projet politique déguisé en émotion ? Les réponses se succèdent. L’attaque contre l’Égypte ne provient pas seulement du Hamas, mais s’accompagne de campagnes numériques coordonnées, menées par des plateformes connues pour leur loyauté envers les Frères musulmans, diffusant des messages uniformes depuis plusieurs capitales, semant la colère et encadrant les manifestations.

Cependant, la révélation ne s’arrête pas à l’Égypte. Jalal se déplace avec aisance vers le Maroc, où elle a observé une intrusion discrète dans le discours médiatique. Des plateformes marocaines sur YouTube et Facebook semblent locales, mais au fond, elles font la promotion de l’axe Iran-Turquie-Hamas, diffusant des messages politiques sous l’argument du soutien à Jérusalem. Plus inquiétant encore, certaines de ces plateformes sont alimentées par des figures qui étaient auparavant à gauche ou neutres et qui se sont subitement transformées en porte-voix justifiant tout ce qui profite à cette organisation.

L’épisode nomme les responsables. Abdelilah Benkirane est évoqué, non seulement en tant que dirigeant politique passé, mais comme une personnalité ayant reconnu avoir pratiqué la « taqiya » politique. Jalal documente cela par le biais d’un ancien entretien et souligne comment il a choisi des figures comme le lecteur Abu Zaid pour présider des associations liées à Téhéran. Elle révèle que la loyauté dans ce projet n’est pas accordée à la Palestine en tant que cause, mais au Hamas en tant qu’outil organisationnel, et que la solidarité sélective est la norme, non l’exception.

L’épisode prend alors un tournant plus incisif. Il examine comment le discours est passé de l’appui aux civils à la glorification de régimes sanguinaires, à la défense de l’Iran et à la justification du soutien au Polisario, tout cela sous le manto de la résistance. Jalal pose des questions dérangeantes : comment ceux qui prétendent défendre la Palestine peuvent-ils s’allier à ceux qui déchirent l’unité du Maroc ? Pourquoi ces voix se taisent-elles sur les crimes de l’Iran, du Qatar et de la Turquie, tout en attaquant les États-nations qui paient réellement le prix de leur soutien à Gaza ?

Les réponses apparaissent dans les données. Elle parle de cargaisons militaires qui transitent par des ports marocains et sont utilisées pour exacerber la rue. Elle évoque des manifestations à Tanger et à Casablanca, et les relie à des campagnes organisées dont l’objectif n’est pas de défendre Gaza, mais de frapper la stabilité intérieure, sous une belle façade : la Palestine.

Cependant, l’épisode ne se limite pas à un simple diagnostic. Il présente des témoignages en provenance de Gaza, de familles épuisées par le discours du Hamas, qui crient leur désespoir. Des images poignantes d’enfants ayant perdu la vie sont montrées, puis exploitées à deux reprises : dans leur mort, et dans des publicités diffusées sur des chaînes ciblées. Jalal donne la parole à un autre visage de la Palestine, un visage qui veut vivre, et non investir dans le sang.

L’épisode redéfinit les concepts. La bataille n’est plus uniquement contre l’occupation, mais contre des récits soigneusement élaborés pour décomposer les sociétés de l’intérieur. L’ennemi ne se présente pas en uniforme militaire, mais à travers des écrans numériques qui réémettent un discours de chaos, sur Facebook, Twitter et YouTube, sous la forme d’un faux soutien.

L’épisode atteint son apogée lorsqu’il relie les événements actuels à ceux qui ont précédé 2011. Les outils ont changé, mais l’objectif demeure le même : démanteler la nation de l’intérieur au nom de « la cause ». Jalal avertit que ceux qui laissent les médias, l’éducation et les mosquées vides ouvrent la porte à ceux qui les remplissent par l’incitation.

À la fin de l’épisode, Najiba Jalal lance un appel clair : nous ne sommes pas seulement confrontés à une crise de solidarité, mais à un combat pour la conscience. Les récits sont plus dangereux que les balles, et le chaos commence par une phrase diffusée par une page, se terminant par un pays en flammes.

Si vous suivez le conflit à Gaza et pensez que ce que vous voyez sur vos écrans est la vérité complète, vous avez besoin de regarder cet épisode.

Car la vérité, comme le dit Jalal, n’est pas toujours à la surface.

Loading

You may also like

La justice et le développement à Kénitra brandit le carton rouge contre l’art et la culture et défie les orientations de l’État.

Le projet de soutien au festival artistique de