Chantage, diffamation et menaces… le visage caché et sombre du gang « Al-Forsha » échappant à la justice

Chantage, diffamation et menaces… le visage caché et sombre du gang « Al-Forsha » échappant à la justice

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Une plainte déposée par une responsable du ministère de l’Intérieur, dénommée “N.A.”, a levé le voile sur un réseau organisé dirigé par un certain “Abdelmajid Tounarti”, alias “Al-Farsha”, spécialisé dans le chantage, la diffamation et l’exploitation d’informations personnelles à des fins douteuses.

L’affaire a débuté à Marrakech, lorsque “N.A.”, un basha (fonctionnaire) travaillant au ministère de l’Intérieur, a porté plainte auprès du procureur contre “Abdelmajid Tounarti”, propriétaire de la page “Al-Farsha”, après avoir subi une campagne acharnée de diffamation en ligne. Cette campagne a inclus la diffusion sans autorisation de ses photos personnelles ainsi que la publication d’accusations graves nuisant à son honneur professionnel et à sa vie privée. Les attaques n’ont pas seulement consisté en des publications, mais ont également donné lieu à des menaces explicites à travers des messages vocaux, demandant à la plaignante de verser des montants d’argent pour mettre un terme à la diffusion de faux renseignements.

La plaignante a déclaré que “Al-Farsha” lui avait révélé que la source de ces informations était “Adil S.”, un journaliste connu, et a confirmé qu’il avait échangé des photos et des informations la concernant avec lui, qui les a ensuite transmises au propriétaire de la page. Cela met en lumière les relations étroites entre certains individus dans le domaine des médias et de la politique, qui se sont finalement traduites par l’utilisation de ces relations à des fins personnelles et pour des intérêts restreints.

Les enquêtes ont révélé l’existence d’un réseau local finançant la page “Al-Farsha” et lui fournissant des informations personnelles sur les victimes. C’est ce que confirme l’enquête dans les procès-verbaux d’audition, où “Adil S.”, qui est à la fois journaliste et entrepreneur dans le secteur du bâtiment, a reconnu avoir fourni à Tounarti des photos et des détails sur la plaignante à la suite de différends antérieurs entre eux.

“Adil S.” a avoué que cette campagne était survenue après que la plaignante ait refusé de dissimuler des irrégularités dans un projet de construction d’une villa, projet dont il était l’intermédiaire dans la vente. Suite à ce refus, il a décidé de se venger en utilisant la page “Al-Farsha” pour publier ses photos et informations personnelles. Il a affirmé lors d’un direct sur Facebook qu’il avait été en contact avec un ancien homme politique local qui avait été vice-président dans le district de Nakhil, qui lui avait fourni des informations sur la plaignante. Cela reflète l’implication d’acteurs politiques dans cette campagne.

L’enquête a également révélé une nouvelle surprise : un des hommes politiques locaux, nommé “Al-Mahjoub F.”, avait participé à un accord avec “Adil S.” et “Al-Farsha”. Al-Mahjoub a confirmé lors des auditions qu’il avait contribué à établir cette alliance entre des journalistes fictifs et des politiciens locaux, non pas pour lutter contre la corruption, mais pour utiliser cette page pour faire chanter et exercer des pressions sur les responsables. Cela soulève des interrogations sur l’impact des agendas politiques personnels sur cette campagne.

Al-Mahjoub a précisé que l’objectif n’était pas de combattre la corruption, mais de servir des intérêts personnels en utilisant les plateformes médiatiques pour régler des comptes politiques. Il a expliqué que de nombreuses pressions exercées sur certains responsables visaient à obtenir des gains individuels.

Une opération de perquisition dans les domiciles des suspects a abouti à la découverte de plusieurs preuves techniques confirmant leur implication dans la campagne. Un smartphone de marque “Samsung Galaxy Ultra” et un autre de marque “INFINIX”, ainsi qu’un ordinateur portable de marque “Toshiba”, ont été saisis, ces appareils ayant été utilisés comme outils principaux pour gérer les comptes d’“Al-Farsha” et mener des campagnes de diffamation à grande échelle. Une expertise technique des appareils saisis a montré qu’ils contenaient des données sensibles échangées de manière illégale, ce qui confirme l’existence d’un réseau organisé derrière cette campagne.

Les enquêtes ont révélé que la page d’“Al-Farsha”, qui prétendait se battre contre la corruption, était en réalité un instrument de chantage et d’utilisation d’informations personnelles à des fins privées.

Il convient de souligner que la raison principale de la campagne d’Al-Farsha contre cette victime, qui n’est qu’une parmi d’autres, était son refus, en tant que responsable territorial, de couvrir des irrégularités dans le domaine de l’urbanisme concernant une villa que l’un des intermédiaires d’Al-Farsha souhaitait vendre.

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