Le Club des avocats du Maroc a déposé une plainte pénale officielle auprès du parquet de la République turque contre la militante yéménite et lauréate du Prix Nobel de la paix, Tawakkol Karman, l’accusant d’incitation au terrorisme, à la violence et d’atteinte publique à la dignité d’un Chef d’État étranger.
Le club a précisé dans le texte de la plainte, signée par son président, l’avocat Mourad Al-Ajouti, que Karman a publié sur son compte de la plateforme X des tweets qualifiés de « provocateurs », appelant à une révolte et une insurrection contre le régime marocain, tout en utilisant des termes jugés offensants à l’égard des institutions de l’État marocain.
Le club a souligné que ces déclarations dépassent les limites de la liberté d’expression et constituent une incitation directe à la violence et à la perturbation de l’ordre public, en contradiction avec les lois turques, notamment le code pénal n° 5237 et la loi n° 3713 sur la lutte contre le terrorisme.
La plainte s’appuie sur plusieurs articles juridiques, parmi lesquels :
– L’article 216 qui criminalise l’incitation à la haine.
– Les articles 312 et 314 concernant l’incitation à commettre des crimes et à l’appartenance à des organisations terroristes.
– L’article 220/6-7 relatif au soutien à ces organisations.
– L’article 340 considéré comme une infraction aggravée pour les atteintes à la dignité d’un Chef d’État étranger.
Le club a noté que les actions de Karman constituent une multiplicité des qualifications pénales, mêlant incitation au terrorisme, atteinte à l’image d’un chef d’État et glorification de la violence, ce qui justifie la demande d’ouverture d’une procédure judiciaire en conformité avec le droit turc.
La plainte a également cité plusieurs précédents judiciaires en Turquie, dont l’affaire Bakir Aslan – Istanbul 2025, où un jugement a été rendu en raison de publications à caractère terroriste, et l’affaire Recep Ozdemeir contre la Turquie devant la Cour européenne des droits de l’homme, qui a affirmé le droit de l’État à sanctionner l’incitation indirecte à la violence.
Le club a demandé aux autorités turques de prendre des mesures urgentes, y compris l’ouverture d’une enquête, la convocation de Karman, la saisie de ses publications numériques, ainsi que la possibilité de l’interpeller à son entrée sur le territoire turc.
Dans une déclaration aux médias, Mourad Al-Ajouti a insisté sur le fait que l’initiative est exclusivement légale et n’a aucune dimension politique, soulignant que l’objectif est de lutter contre les discours qui légitiment la violence et le terrorisme et diffusent la haine au nom de la liberté d’expression. Il a ajouté :
« Il n’est pas acceptable de transformer les plateformes numériques en tribunes pour justifier la destruction et la rébellion contre les légitimités, surtout lorsqu’il s’agit d’une personnalité qui a reçu le Prix Nobel de la paix. Nous avons une confiance totale que la justice turque traitera cette affaire conformément aux lois et aux normes judiciaires internationales. »






