Le observatoire marocain de la défense des consommateurs a averti sur la propagation inquiétante de la vente de produits alimentaires à des prix anormalement bas, tant dans les magasins que sur les plateformes numériques. Il a également annoncé son intention de prendre des mesures judiciaires contre toute personne reconnue coupable de commercialiser des produits suspects ou de tromper les consommateurs avec des offres fallacieuses.
Dans un communiqué, l’observatoire a précisé que ce phénomène a pris une tournure préoccupante ces derniers mois, avec une large diffusion d’annonces promouvant ce que l’on appelle des « offres choc », incluant des produits alimentaires proposés à des prix ne correspondant pas à leur valeur marchande. Par exemple, des conserves vendues pour deux dirhams alors que leur prix réel dépasse sept dirhams, et des fromages ou huiles proposés à moins de la moitié de leur prix habituel. Des promotions de produits inconnus ou proches de leur date d’expiration sont également signalées, sous des slogans tels que « liquidation de stock » ou « dernière chance ».
Le communiqué mentionne que ces campagnes se concentrent notamment dans des villes comme Casablanca (zones d’Ain Sebaâ et de Bernoussi), Rabat, Tanger, Marrakech et Fès, visant un large public de consommateurs cherchant des prix réduits dans ce contexte économique difficile.
L’observatoire a souligné que la méthode de « l’offre choc », qui consiste à afficher des remises excessives allant jusqu’à plus de 70 % et à présenter des anciens prix gonflés à côté de prix réduits, a évolué au Maroc d’une simple technique marketing à un moyen illégal de tromper les consommateurs et de promouvoir des produits non conformes aux normes de sécurité, et parfois périmés.
L’observatoire a insisté sur le fait que ce comportement constitue une violation claire de plusieurs lois marocaines, notamment la loi 31.08 relative à la protection des consommateurs, qui interdit la tromperie par des publicités mensongères, ainsi que la loi 104.12 régissant la concurrence et les prix, qui criminalise les pratiques commerciales trompeuses. De plus, la loi 28.07 concernant la sécurité sanitaire des produits alimentaires interdit l’affichage de tout produit non conforme aux normes de sécurité.
Il a ajouté que ce qui se passe ne relève plus du marketing déloyal, mais d’une fraude directe qui menace la santé et la sécurité des citoyens, affirmant son intention de déposer des plaintes officielles auprès du ministère de l’Industrie et du Commerce, de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et du parquet, contre tous les acteurs impliqués dans ces pratiques.
L’observatoire a également appelé les consommateurs à faire preuve de vigilance, à ne pas céder à des prix alléchants, à s’assurer de l’origine des produits et de leur date de péremption, et à signaler tout magasin ou page numérique suspecte.