Benkhali dévoile une stratégie pour la souveraineté minérale, plaçant la sécurité des travailleurs et la valorisation des ressources au cœur de la transformation économique
Le gouvernement a révélé une nouvelle stratégie visant à rompre avec la gestion traditionnelle du secteur minier, se dirigeant vers une souveraineté minérale et industrielle qui place la sécurité des travailleurs et la valorisation des ressources nationales parmi ses priorités. Le secteur est désormais considéré comme un levier essentiel pour l’économie nationale, contribuant à hauteur de 10 % du produit intérieur brut et 20 % des exportations.
Leïla Benkali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a souligné, lors d’une séance de questions au Conseil des conseillers, que l’OCP (Office Chérifien des Phosphates) mène ce changement à travers un programme d’investissement colossal dépassant 13 milliards de dollars entre 2023 et 2027.
Elle a précisé que ce programme vise à porter le taux d’intégration industrielle locale à 70 %, en impliquant environ 600 entreprises marocaines, et en créant 25 000 postes d’emploi, renforçant ainsi les chaînes de valeur nationales et soutenant la transition énergétique du Royaume.
Sur le plan social, Benkali a insisté sur le fait que la protection des mineurs constitue une priorité absolue, soulignant que le projet de modification de la loi minière de 2021 a été abandonné pour un nouveau cadre qui place la dignité et la sécurité des travailleurs au centre des préoccupations. À ce titre, elle a annoncé la création d’une carte du travailleur minier pour garantir les droits et acquis, tout en réduisant les accidents tragiques sur les sites d’exploitation.
La ministre a également fait état de l’achèvement du projet de loi n° 72.24 relatif à la valorisation des industries de transformation, qui prévoit la création d’un comité national des minéraux stratégiques et critiques, considéré comme le pivot des industries futures.
En matière institutionnelle, Benkali a précisé que le projet de loi n° 56.24 concernant la transformation de l’Office national des hydrocarbures et des mines vise à améliorer la gouvernance et à diversifier les sources de financement, permettant ainsi d’accélérer le rythme des recherches et explorations.
Concernant la simplification des démarches et le renforcement de la transparence, elle a annoncé le lancement du registre minier national numérisé au cours du premier trimestre de 2026, qui comprendra 40 procédures administratives, garantissant un accès transparent et équitable à l’information.
Sur le plan du développement régional, Benkali a révélé qu’un concours international pour les investisseurs sera bientôt lancé, portant sur 450 parcelles de la région minière de Tafilalet et Figuig, dans le but de créer de larges opportunités d’emploi et d’encourager la dynamique économique de la région.
En ce qui concerne la région de Jerada, la ministre a signalé la préparation d’un plan intégré pour restructurer l’activité minière, incluant la création d’une plateforme numérique reliant directement les mineurs de charbon au marché, garantissant un revenu équitable et un parcours légal clair respectant l’histoire de la ville et les sacrifices de sa population.
Au niveau continental, Benkali a évoqué la déclaration de Marrakech du 24 novembre 2025, qui a établi le premier cadre africain de gouvernance minérale selon des normes ESG, avec la participation de 30 pays, ouvrant de nouvelles perspectives d’accès à des financements responsables.
En conclusion, la ministre de la Transition énergétique a souligné que le développement du secteur minier dépend toujours de l’amélioration des infrastructures, en mentionnant les projets en cours pour faciliter la construction de routes et de pipelines de gaz naturel reliant le port de Nador, comme étape stratégique pour soutenir le décollage de l’industrie minière, tant sur le plan national qu’international.





