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Azeddine Midawi, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, a insisté sur la nécessité de permettre aux universités publiques de s’engager dans un environnement concurrentiel face à la montée du secteur privé, rejetant toute forme de protection légale et affirmant que la concurrence est essentielle au développement de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Lors d’une réunion de la Commission de l’éducation consacrée à voter sur les articles du projet de loi n° 59.24 relatif à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique, Midawi a précisé que l’université publique, comme d’autres secteurs productifs, ne peut évoluer sans une véritable concurrence. Il a souligné que la réforme législative en cours vise à fournir les mécanismes nécessaires pour renforcer sa compétitivité et lui permettre de se tenir debout, plutôt que de dépendre uniquement du soutien public tout en restreignant le développement des autres acteurs.
Le ministre a affirmé que l’enseignement supérieur public demeure le mieux placé pour attirer et exceller, compte tenu des compétences académiques et de l’expérience accumulée, ainsi que de ses rôles stratégiques au sein de la société marocaine. Il a ajouté que les nouvelles lois visent à lever les restrictions de protection et à accorder aux universités une autonomie pédagogique, scientifique, administrative et financière, tout en maintenant l’État dans son rôle de fournisseur de ressources et de moyens nécessaires.
En ce qui concerne le débat sur la mention des valeurs nationales et religieuses dans le projet de loi, Midawi a estimé que ces valeurs sont ancrées dans la conscience des Marocains et n’ont pas besoin d’être réitérées dans des textes législatifs, qualifiant cela d’élément évident qui ne suscite aucune inquiétude, car il constitue l’une des constantes fondamentales de la société.
Au cours des débats parlementaires, la députée Fatima Tamani a proposé de remplacer le terme « capital humain » par « élément humain », arguant que ce dernier est plus humain et inclusif. Elle a également demandé la suppression de l’expression de solidarité entre les secteurs public et privé, mettant en garde contre son ambiguïté et son impact potentiel sur la nature publique de l’éducation.
Le ministre a répondu que le concept de capital humain est reconnu dans les référentiels nationaux et les orientations royales, et qu’il reflète une dimension positive dans les politiques publiques, ajoutant que le terme « élément » évoque une dimension biologique plutôt que légale ou politique. Concernant la solidarité entre les secteurs public et privé, Midawi a affirmé qu’il s’agit d’un choix stratégique au service de l’intérêt général, estimant que les deux secteurs se complètent, d’autant plus que les étudiants des écoles privées sont également des enfants de Marocains.
Pour sa part, le groupe socialiste de l’opposition a appelé à clarifier l’entité chargée de préparer le plan directeur pour l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, ainsi qu’à définir sa nature juridique, ses délais et les outils de suivi et d’évaluation, tout en assurant l’équité territoriale et en faisant des professeurs chercheurs le pivot de la réforme.
En réponse, le ministre a précisé que le plan directeur constitue un outil stratégique nécessitant une approche participative large et ne peut être contenu dans un cadre technique restreint, ajoutant que les principes d’équité territoriale et les mécanismes de suivi ont été inscrits dans d’autres textes législatifs au sein du système réformateur.





