Le centre « Jeune Économie » a indiqué dans son dernier rapport que la décision de Bank Al-Maghrib de maintenir son taux d’intérêt principal à 2,25 % traduit une volonté claire de l’institution centrale de protéger les acquis de la baisse de l’inflation et d’éviter tout assouplissement monétaire prématuré. Le centre a expliqué dans son document intitulé « Politique monétaire 2025 » que cette stabilité monétaire, attendue par les investisseurs, représente la troisième fois consécutive où la banque maintient ce niveau, depuis sa première baisse en mars de la même année, confirmant que cette tendance s’inscrit dans un contexte d’inflation largement maîtrisée.
L’indice des prix à la consommation a montré une tendance à la baisse marquée depuis le début de l’année 2024, atteignant 0,1 % en octobre 2025, ce qui a conduit Bank Al-Maghrib à revoir à la baisse ses prévisions d’inflation pour 2025, désormais estimée à 0,8 %, un niveau inférieur à l’objectif de stabilité des prix fixé à 2 %. Parallèlement à cette stabilité des prix, la banque centrale a relevé pour la quatrième fois consécutive ses prévisions de croissance économique, qui atteignent désormais 5 %, le taux le plus élevé depuis 2021, soutenu par une reprise des secteurs non agricoles et une dynamique de la demande locale renforcée par une consommation robuste et une augmentation des investissements publics et privés.
Concernant la transmission de la politique monétaire à l’économie réelle, les analystes du centre ont noté un retard dans la réaction des taux d’intérêt sur les prêts à la baisse cumulative du taux d’intérêt de référence. Ils ont enregistré une baisse de 58 points de base par rapport à 75 points de base pour le taux de référence, ce qui explique la prudence de la banque centrale dans sa prise de décisions, attendant un impact plus fort sur le marché. Le dernier trimestre de 2025 a également connu une légère correction à la hausse des taux d’intérêt à moyen et long terme, due à l’orientation des investisseurs institutionnels vers des actifs plus rentables et à leurs attentes d’une période de stabilité monétaire plus longue.
En ce qui concerne la situation de la liquidité, le rapport prévoit une aggravation des besoins du système bancaire qui atteindront un niveau record de 158 milliards de dirhams d’ici 2027, alimentée par l’augmentation continue de la monnaie en circulation qui a dépassé 470 milliards de dirhams, malgré le maintien de réserves solides de devises étrangères d’un montant supérieur à 430 milliards de dirhams. Malgré ces défis, le crédit bancaire a poursuivi sa tendance haussière, avec une augmentation de 3,6 %, et des prévisions d’accélération à 5 % au cours des deux prochaines années, amenant le centre « Jeune Économie » à conclure que Bank Al-Maghrib a une large marge pour continuer sa politique d’assouplissement à l’avenir, avec la possibilité de réduire le taux d’intérêt à 2 % durant l’année 2026.



