Le Maroc a importé plus de 1,1 million de tonnes de blé russe jusqu’à la fin juin 2025, ce qui représente plus du double par rapport à la saison agricole précédente. Cette décision s’inscrit dans une stratégie visant à diversifier les sources d’approvisionnement en grains, en réponse aux changements climatiques et aux perturbations géopolitiques qui affectent de plus en plus les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Avec ces volumes, le Maroc se classe troisième parmi les plus grands importateurs de blé russe au monde, devançant le Nigeria, qui a importé 1,05 million de tonnes, et se rapprochant de l’Iran, avec 1,07 million de tonnes. L’Égypte reste en tête de liste avec plus de 8 millions de tonnes, suivie de pays comme la Turquie et le Bangladesh.
Le ministère de l’Agriculture attribue cette hausse significative à une chute drastique de la production nationale de céréales, qui n’a pas dépassé 5,51 millions de tonnes en 2023, soit une diminution de 67 % par rapport à la saison 2021-2022, en raison de la sécheresse et des précipitations irrégulières. Cela a contraint le royaume à couvrir ses besoins annuels, estimés entre 9 et 10 millions de tonnes, par le biais des importations.
Le Maroc figure parmi les pays à la plus forte consommation de blé par habitant, avec un taux supérieur à 200 kilogrammes par an, ce qui accentue la pression sur la demande intérieure et souligne l’importance d’assurer des approvisionnements extérieurs fiables.
Parallèlement, le marché russe continue de renforcer sa position en tant que principal exportateur mondial de blé. L’Union des céréales russe prévoit que Moscou exportera plus de 42 millions de tonnes au cours de la saison 2024-2025, avec une possibilité d’atteindre 45 millions de tonnes lors de la saison suivante, soutenue par une augmentation de la production et des prix compétitifs, faisant de la Russie un partenaire clé pour de nombreux pays cherchant à garantir leur sécurité alimentaire face aux défis mondiaux croissants.