Mahdi Bensaïd : Le projet de loi du Conseil national de la presse, une étape vers la consolidation de l’autogestion et de l’indépendance de la profession

Mahdi Bensaïd : Le projet de loi du Conseil national de la presse, une étape vers la consolidation de l’autogestion et de l’indépendance de la profession

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Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaïd, a affirmé que la discussion du projet de loi visant à réorganiser le Conseil national de la presse au sein de la Chambre des conseillers représente un moment démocratique par excellence, incarnant l’engagement de l’institution législative dans son rôle constitutionnel et politique d’impliquer tous les acteurs concernés dans le développement du cadre légal régissant la profession.

Bensaïd a expliqué que le Maroc connaît aujourd’hui une expérience unique en matière d’autosuffisance dans le domaine de la presse, après une première phase du Conseil national de la presse qui a révélé plusieurs aspects positifs tout en mettant en lumière des lacunes juridiques et organisationnelles. Cela a nécessité, depuis 2021, une réévaluation du texte législatif encadrant le fonctionnement du Conseil. Il a ajouté que le nouveau projet, déjà approuvé par la Chambre des représentants et actuellement en discussion à la Chambre des conseillers, vise à corriger ces dysfonctionnements et à permettre au Conseil de remplir pleinement son rôle.

Le ministre a souligné que l’organisation du secteur de la presse et des médias constitue un élément fondamental de toute société démocratique moderne. Le défi actuel réside dans la conciliation entre la liberté de la presse et le besoin d’autonomie dans la profession, en insistant sur l’objectif du projet qui est de renforcer la confiance entre le citoyen et les médias, à travers un Conseil national indépendant qui impose aux professionnels des normes éthiques et lutte contre les fausses nouvelles et le contenu non professionnel.

Bensaïd a confirmé que le nouveau texte accorde au Conseil des prérogatives claires et efficaces dans plusieurs domaines, notamment la gestion de la carte professionnelle, le traitement des plaintes, la garantie de la transparence dans l’exercice de la profession, et la création d’un environnement professionnel sain pour les journalistes. De plus, le projet place le défi de la numérisation au cœur de ses préoccupations en intégrant la presse numérique et en s’adaptant aux évolutions de l’intelligence artificielle.

En discutant du modèle économique des entreprises de presse, le ministre a insisté sur le fait que l’autogestion doit être un outil de soutien pour les institutions sérieuses et professionnelles, les protégeant de la concurrence déloyale, affirmant que le renforcement du Conseil national de la presse signifie en réalité le renforcement de l’économie journalistique nationale.

Il a ajouté que les journalistes sont seuls concernés par la gestion de leurs affaires sans intervention gouvernementale, ce qui constitue le cœur de la philosophie d’autogestion inscrite à l’article 28 de la constitution, précisant que la commission temporaire a conduit les consultations et a élaboré la vision générale, tandis que le rôle du gouvernement s’est limité à la formulation juridique du texte.

Bensaïd a exprimé que cette approche est adoptée pour la première fois de manière pratique, contrairement à ce qui se passait auparavant, où il n’existait pas de cadre légal organisé pour l’autogestion, malgré les discussions autour du secteur depuis l’ère de l’ancien ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Communication, le défunt Abdelaziz Rahmani.

Le ministre a conclu ses propos en affirmant que le gouvernement est déterminé à réussir ce grand chantier national et se considère comme un facilitateur du dialogue plutôt qu’un acteur dominant, appelant à un débat responsable et constructif qui contribue au développement du paysage médiatique marocain, menant à un média fort, indépendant et efficace pour affirmer la souveraineté médiatique nationale à l’horizon 2030.

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