La ville de Casablanca a accueilli le forum final du Programme d’Analyse Statistique de l’Afrique (PAS II), en réunissant plus d’une centaine de représentants des instituts nationaux de statistique d’Afrique, des groupes économiques régionaux, de la Commission de l’Union africaine, de l’Union européenne, ainsi que des partenaires techniques et financiers.
Ce programme, financé par l’Union européenne et mis en œuvre conjointement par STATAFRIC, Eurostat et Expertise France, constitue une étape cruciale pour bâtir un système statistique africain intégré, fiable et durable.
Dans son discours d’ouverture, Marsili Osama, directeur de la statistique à la Haute Commission de Planification, a exprimé la fierté du Maroc d’accueillir cet événement continental, en soulignant les résultats concrets obtenus par le programme, tels que la mise à jour des comptes nationaux, l’amélioration des registres des entreprises, la promotion de la diffusion des données administratives, ainsi que l’encouragement de l’innovation numérique et l’échange d’expériences entre les pays africains.
Les ateliers organisés par la Haute Commission sur la communication statistique et l’exploitation des sources administratives ont également contribué à la diffusion des meilleures pratiques au niveau régional.
Les partenaires ont mis en avant les réalisations réalisées, réaffirmant leur engagement à poursuivre la coopération à l’avenir. Ben Paul Mungyereza, représentant de la Banque africaine de développement, a souligné les acquis du programme, annonçant la préparation d’un nouveau programme (SCB-VI) pour la période 2026-2030, afin de renforcer la stratégie d’harmonisation des statistiques en Afrique (SHaSA 2).
Pour sa part, Léandre Ngogang Wandji, représentant de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies, a présenté plusieurs réalisations, dont la réduction du temps de préparation des cartes statistiques au Burundi, les nouvelles estimations du produit intérieur brut en Érythrée, le développement de tableaux de bord pour les objectifs de développement durable au Cameroun, en Kenia, au Sénégal et au Zimbabwe, ainsi que l’intégration des données géographiques et administratives au sein des systèmes statistiques nationaux.
Claudia Junker, responsable d’une unité chez Eurostat, a noté que le PAS II a constitué un pilier majeur de la coopération stratégique entre l’Afrique et l’Union européenne, affirmant que le financement de 18,7 millions d’euros a permis d’atteindre des résultats notables tels que la mise à jour des comptes nationaux, la réduction des écarts commerciaux entre la République démocratique du Congo et la Zambie, la préparation des budgets alimentaires au Malawi, et la mise en œuvre de révisions entre pairs, en plus de promouvoir la transformation numérique à travers l’éducation en ligne et l’organisation de hackathons. Elle a appelé à lancer le PAS III pour renforcer l’autonomie statistique de l’Afrique et sa souveraineté numérique.
Adoum Gagoloum, responsable du département des statistiques économiques chez STATAFRIC, a expliqué que le programme a incarné la coopération africano-européenne à travers plus de 200 missions techniques et 40 ateliers régionaux ayant bénéficié à 1500 participants, et a permis des réalisations significatives, dont la publication des premiers comptes trimestriels en Guinée, la mise à jour des plateformes électroniques au Cameroun, en République du Congo, en Guinée et aux Seychelles, ainsi que l’établissement de groupes thématiques au sein du système statistique africain.
Les trois sessions techniques du forum ont mis en lumière les résultats concrets du programme, en passant en revue les leçons apprises dans les domaines des comptes nationaux, des registres d’entreprises, des statistiques commerciales et de la communication, et en présentant des études de cas nationales sur la transformation statistique en Afrique, y compris les comptes trimestriels en Guinée et les budgets alimentaires au Malawi, ainsi que la mesure du commerce informel transfrontalier, tout en insistant sur la durabilité des capacités acquises et la formation numérique ayant inclus plus de 400 sessions de formation dans 51 pays, avec une mise en avant de la nécessité d’un financement continu pour garantir la pérennité des résultats.
Le forum s’est conclu par le renouvellement de l’engagement des participants à renforcer la coopération mutuelle autour d’une vision unifiée axée sur « des statistiques fiables pour un développement inclusif et durable basé sur des données probantes », affirmant que le forum de Casablanca a constitué un jalon marquant dans le parcours de la coopération africaine-européenne et a ouvert de nouvelles perspectives vers une Afrique statistique souveraine et connectée à l’avenir.






