Il est 17 heures 30 de ce lundi 20 juillet. Saâd Eddine El Othmani vient de terminer sa dernière sortie, avant Aïd el-Adha, dans l’enceinte parlementaire sous la coupole de la première Chambre.
Au menu de cette séance mensuelle de politique générale, les questions de la Jeunesse. Comme un bis repetita, le chef du gouvernement, qui se plaît à se répéter, reviendra sur presque tout ce qui a été fait ou est prévu d’être fait pour cette large frange de la société, qui représente pour pas moins de 36%, à en croire certaines statistiques.
Il commencera, et c’est devenu une habitude, par le fait que l’Exécutif a opté pour la progressivité de l’allègement des restrictions relatives au confinement. Une approche progressive, dira le chef du gouvernement, tendant à éviter la « rechute » sur fond de la pandémie. Chemin faisant, El Othmani bifurquera sur « le succès éclatant du chantier de l’examen du baccalauréat », dont il se félicitera, sans piper un mot, nommément, sur le département de l’Education nationale, se contentant d’énoncer « tous ceux qui ont participé à ce succès ».
En revanche, El Othmani se fera un plaisir de dire tout le mérite du ministère de la Santé dans ce récit. On ne le comprend que très « aisément », le détenteur de ce portefeuille est de sa « paroisse » !
Dans son speech, El Othmani s’appesantira, aussi, sur l’approche adoptée quant au traitement de la problématique des jeunes de la rue, notamment sur fond du coronavirus. Là encore, il saluera les efforts du ministère de la Solidarité, également relevant de la Lampe. Reconnaissance bien ordonnée commence par les siens!
Aussi, parlera-t-il, de la question de l’employabilité, de la transition numérique et autres métiers nouveaux qui sont en train de se développer et que le gouvernement compte accompagner cette dynamique. Pas un mot sur le comment ni les moyens qui seront mis en œuvre dans ce sens. A croire qu’on est dans un chapelet d’objectifs « écrits » sur un pamphlet de campagne électorale.
Qu’à cela ne tienne, El Othmani était dans son rôle à se défendre. Rien d’anormal, en somme.
Les réactions des groupes parlementaires ne l’ont pas épargné. Pratiquement dans un même élan, même certaines voix de la majorité, ces groupes ont dénoncé « le manque d’une stratégie intégrée pour la Jeunesse ». Puisque, selon les intervenants, le gouvernement continue d’opter pour des approches sectorielles, alors que le secteur de la Jeunesse est, par excellence, transversal. Sans oublier que les jeunes étaient/sont/seront parmi les plus touchés par les effets du Covid-19, notamment quand il s’agit de consulter les chiffres galopants du chômage. Qui plus est risquent de l’être davantage, au regard de l’actualité et des perspectives incertaines.
On retiendra, surtout, l’appel en faveur de l’entrée en action du Conseil Consultatif de la Jeunesse et de l’action associative. La loi l’encadrant a déjà passé le cap législatif, mais sa mise sur pied se fait toujours désirée.
Avant ou après Coronavirus, les questions de la Jeunesse, qui souffre de tous les maux, resteront, visiblement, un slogan électoral !
Par Gadi Abdelhadi