Dès l’annonce par Vladimir Poutine, lors d’une visioconférence, de l’enregistrement du premier vaccin contre le Covid-19, 20 pays étrangers ont d’ores et déjà précommandé plus d’un milliard de doses, d’après TASS (RUSSIAN NEWS AGENCY).
Mais ce n’est pas au goût de tout le monde. La prouesse Russe a bien suscité de l’hostilité à l’international, à commencer par la France.
C’est ainsi que le ministre français de la Santé Olivier Véran a estimé le 11 Août que la France et les Européens étaient «dans l’attente de grands laboratoires pour disposer d’un vaccin et qu’il n’a pas confiance à ce vaccin russe.
La réaction du ministre allemand de la Santé n’est pas différente, lui aussi, a émis des doutes le jour même sur «la qualité, l’efficacité et la sécurité» du vaccin russe. «Il n’y a pas de données connues concernant la qualité, l’efficacité et la sécurité du vaccin russe», a déclaré une porte-parole du ministère, rappelant qu’au sein de l’Union européenne, «la sécurité des patients [était] la première des priorités».
En réaction, Moscou met cela sur le compte de la «concurrence» internationale. Le ministre russe de la Santé déclare «Les collègues étrangers, qui semblent percevoir une certaine concurrence […] expriment certaines opinions qui, selon nous, sont absolument sans fondement», a ainsi déclaré Mikhaïl Mourachenko ce 12 août en conférence de presse.
Pour sa part, l’OMS, qui avait émis des doutes sur la rapidité de développement du vaccin russe, s’est montrée prudente quant à l’annonce russe. Son porte-parole Tarik Jasarevic a ainsi déclaré le 11 août : «Nous sommes en étroit contact avec les Russes et les discussions se poursuivent. La préqualification de tout vaccin passe par des procédés rigoureux.» Spoutnik V est un vaccin «à vecteur viral», c’est-à-dire qu’il utilise comme support un autre virus, qui a été transformé artificiellement afin de combattre le Covid-19. Cette technique n’est pas employée uniquement par les Russes, mais également par d’autres équipes de recherche, comme par exemple celle de l’université d’Oxford.